Réseaux sociaux : un canal de recrutement encore mal maîtrisé
Une étude Adecco illustre le décalage entre les stratégies digitales des demandeurs d’emploi et les attentes réelles des recruteurs, tout particulièrement sur les réseaux sociaux.
Les demandeurs d’emploi ont globalement cerné le potentiel des réseaux sociaux, mais ne s’en sont encore que partiellement approprié les subtilités, au même titre que les recruteurs.
C’est l’un des principaux constats établis par Adecco – spécialiste de l’emploi intérimaire – dans son étude #SocialRecruiting (document PDF, 62 pages) menée entre le 18 mars et le 2 juin 2014 dans 24 pays auprès de 17 272 demandeurs d’emploi et 1501 recruteurs.
En 2013, plus de la moitié des recrutements (53%) se sont déroulés au moins pour partie sur Internet. Un taux qui devrait atteindre 61% cette année. A l’heure actuelle, 55% des demandeurs d’emploi utilisent les réseaux sociaux pour mener leurs recherches ; quand aux recruteurs, ils sont 73% à les exploiter au jour le jour pour leurs activités RH.
Difficile de dégager un profil-type pour le demandeur d’emploi « online » : les diplômés sont généralement plus présents (63% des titulaires de diplômes de l’enseignement supérieur ; 58% pour les autres), ainsi que les femmes (62%, contre 59,4% pour les hommes). La prospection reste leur principale activité (63,3%) devant la recherche de recruteurs potentiels (55,2%) et les candidatures spontanées (49,4%). Sur les 49% qui envoient leur CV numérique, environ 60% ont déjà été contactés par un recruteur, 15% obtenant effectivement une proposition de poste.
Au global, LinkedIn reste la plate-forme la plus prisée du Web social (pour 35,4% demandeurs d’emploi). Elle est aussi perçue comme la plus efficace. Suivent Facebook (17,1%), Twitter (6,2%), Viadeo (4,8%)… et YouTube (2,7%). Sachant que l’usage de ces services est plus développé en Europe de l’Ouest (62,6%) qu’aux Etats-Unis (51,9%) et en Asie-Pacifique (47%).
A chacun ses attentes
Du côte des demandeurs, on privilégie les entreprises qui mettent en avant leurs offres d’emploi et qui postent régulièrement du contenu sur leurs pages. Au-delà de ce caractère informatif, le canal social n’est pas encore véritablement perçu comme un moyen d’entrer directement en contact avec les recruteurs.
Ces derniers s’intéressent d’abord à l’expérience professionnelle des candidats… puis aux distinctions qu’ils ont obtenues durant leur carrière. Un aspect négligé par les demandeurs d’emploi, qui accordent davantage d’importance à leurs informations personnelles (sexe, statut marital…) et à leurs commentaires susceptibles de dénoter des traits de personnalité, des inclinations particulières ou des comportements qui pourraient nuire à l’entreprise.
Les recruteurs – qui sont 30% à avoir bénéficié de formations dédiées aux médias sociaux – exploitent essentiellement LinkedIn : 58% avec leur compte personnel et 52,8% avec celui de l’entreprise. Ils sont également nombreux sur Facebook (28,3% et 53,4% respectivement). Les sociétés de plus de 250 employés sont assez actives (82%) par rapport aux plus petites structures (53,4% pour les entreprises comptant moins de 10 collaborateurs).
Principales activités des recruteurs : poster des offres d’emploi (65%), examiner des profils « passifs » qui n’ont pas posé de candidature, mais qui pourraient correspondre au poste (59,7%) et vérifier l’authenticité de CV (52,7%). Cette dernière démarche passe essentiellement par LinkedIn (67,7%) et le moteur de recherche Google (29%).
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