Réseaux sociaux : les PME françaises restent en phase d’approche
Une enquête de Bpifrance dénote un décalage entre la vision que les PME françaises ont des réseaux sociaux et les moyens qu’elles y engagent.
Des objectifs, mais généralement pas de stratégie, voire de budget : les PME et ETI françaises sont encore « dans une phase de première approche » des réseaux sociaux.
Bpifrance établit ce constat sur la base de 1 657 réponses collectées au printemps dernier auprès de dirigeants d’entreprises réalisant entre 2 millions et 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
L’enquête n’a pas englobé les « médias sociaux », sur lesquels il n’est pas, par opposition aux « réseaux sociaux », nécessaire de s’identifier.
Bpifrance s’est concentré sur cinq plates-formes. En tête de liste, Facebook, sur lequel 80 % des répondants affirment que leur entreprise a un compte. Suivent LinkedIn (52 %), Twitter (27 %), YouTube (24 %) et Instagram (18 %).
De là à exploiter réellement ces canaux, c’est une autre paire de manches : 64 % des dirigeants reconnaissent que leur entreprise y est peu, voire pas active.
Le manque de temps s’impose comme le premier frein (84 % des répondants le citent), devant le manque de compétences (57 %).
Moyens limités
Sur la base de témoignages d’experts, Bpifrance estime que pour tirer un réel profit des réseaux sociaux, il faut y consacrer, coût de personnel inclus, autour de 10 000 euros par an. Or, l’investissement est inférieur dans 86 % des cas (il est même nul dans 42 %).
Les sociétés en contact avec le consommateur final – typiquement, dans le commerce et le tourisme – ont plus de facilité à s’emparer du sujet.
Tous secteurs confondus, le niveau d’implication du dirigeant sur les réseaux sociaux à titre personnel est un moteur important d’adoption dans l’entreprise. La formation des collaborateurs (inexistante dans 69 % des cas) l’est aussi.
Les grands objectifs s’expriment en termes de connaissance de l’environnement concurrentiel, de constitution d’une communauté, de gestion de la relation client et de recrutement de talents.
Les actions que mènent les PME-ETI ne semblent cependant pas alignées sur ces objectifs. 58 % n’y cherchent jamais de candidats potentiels ; 65 %, de prospects ; 68 %, de partenaires. Elles ne sont pas beaucoup plus nombreuses (50 %) à relayer du contenu émanant d’autres utilisateurs et à faire de la veille (56 %).
Photo d’illustration © Gil C – Shutterstock.com