Éditeurs de sites Web et d’applications mobiles sont invités à se liguer, ce 5 juin, sous la bannière « Reset The Net » pour protester contre les opérations massives de cyber-espionnage menées par le renseignement américain.
Organisée à l’initiative de Fight for the Future*, cette journée vise à générer une prise de conscience globale quant aux programmes d’écoutes électroniques mis en place par de nombreux gouvernements… avec des implications sur la vie privée. Amnesty International est dans la boucle, au même titre que Greenpeace.
L’industrie IT se mobilise avec, en tête de liste, le métamoteur DuckDuckGo – qui ne stocke aucune information personnelle concernant les utilisateurs – et réseau social Reddit, dont l’emblématique codirigeant Aaron Swartz, décédé début 2013, était fervent défenseur d’un Internet ouvert. L’Américain imgur, qui exploite un site d’hébergement d’images, apporte lui aussi sa contribution, tout comme la plate-forme de publication collaborative Boing Boing.
Il s’agira, à l’occasion de cette opération « Reset The Net », d’attirer l’attention des développeurs de services Web quant à l’importance d’implémenter des protocoles de sécurité comme SSL (« Secure Socket Layer ») ou HSTS (« HTTP Strict Transport Security »). Ceux qui ont suivi le mouvement se sont engagés à faire passer le message via un écran d’accueil sur leur site Internet ou des notifications envoyées par leur application mobile.
Dans tous les cas, l’utilisateur devra pouvoir renseigner son e-mail pour recevoir un ensemble d’outils open source qui lui permettront de renforcer la confidentialité de ses échanges numériques, avec notamment du chiffrement « de bout en bout » appliqués à la messagerie instantanée, mais aussi aux SMS et aux appels voix. Il est question d’inclure l’extension HTTPS Everywhere, les utilitaires de la suite GPG Tools ou encore le réseau anonymisé Tor.
Le mouvement sera amplifié par le hashtag #ResetTheNet, que la communauté Twitter utilise déjà activement. Dans ses fondements, la démarche n’est pas sans rappeler « The Day We Fight Back » du 11 février 2014. Cet événement avait été instauré pour célébrer l’abandon de la proposition de loi SOPA (« Stop Online Piracy Act »), qui visait à brider la Toile au nom de la lutte antipiratage.
Jugé liberticide par des groupes comme eBay, Google, Twitter et Yahoo, le texte suggérait, dans ses grandes lignes, de couper les liens vers des sites censés enfreindre le copyright. Plus de 5000 sites avaient répondu à l’appel. Ils s’étaient engagés à manifester leur opposition aux méthodes de renseignement via une bannière redirigeant vers une pétition destinée expressément à l’administration Obama.
* Fondée fin 2011 sous le nom Center for Rights in Action avec le soutien financier du Media Democracy Fund, Fight for the Future est active dans les domaines de la propriété intellectuelle, du piratage et de la censure numérique. Parmi ses derniers projets, une page de remerciement à Edward Snowden et la défense d’un hacktiviste ayant exposé des informations dans une affaire de viol.
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