Resto Flash lève des fonds pour dématérialiser le titre-restaurant sans frontières
Levée de fonds sans précédent (9 millions d’euros) pour Octoplus, qui projette vers l’international son service Resto Flash.
Le compteur monte pour Octoplus.
La SAS parisienne, qui se présente plus volontiers sous la marque Resto Flash donnée à son service de dématérialisation des titres-restaurant sur mobile, finalise un tour de table de 9 millions d’euros.
Elle en avait jusqu’alors levé 5,5 millions*, avec le concours de business angels tels que Xavier Niel (Iliad-Free) et Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister)… qui remettent au pot pour l’occasion.
Pour la première fois, des fonds d’investissement entrent au capital, comme Emmanuel Rodriguez-Maroto le confie à FrenchWeb.
Le président-cofondateur d’Octoplus – son associé David Contour est directeur général – se projette vers l’international, avec cinq pays en ligne de mire : l’Espagne, l’Italie, le Brésil, le Mexique et la Turquie.
Il s’agira d’y répliquer, d’ici trois ans, le modèle déployé en France face aux « émetteurs traditionnels » que sont Edenred (Ticket Restaurant), Natixis (Chèque de table) ou encore Sodexo (Chèque Restaurant).
Le principe ? Permettre aux salariés de transférer, à la demande, des titres-restaurant sur leur terminal mobile, puis de régler via une application dédiée (iOS, Android) chez les restaurateurs et commerçants assimilés agréées par la Commission Nationale des Titres-Restaurant.
Le compte est bon
Resto Flash avait lancé ses activités en 2011, mais le cadre réglementaire n’est véritablement posé que depuis le décret du 6 mars 2014 relatif aux conditions d’émission et de validité et à l’utilisation des titres-restaurant.
L’article 1er dudit texte autorise une exploitation sous forme dématérialisée, avec les avantages inhérents, dont la garantie, pour le salarié, d’être « débité de la somme exacte à payer » (article 6).
D’après Resto Flash, la possibilité de régler l’addition à valeur exacte permet de réaliser en moyenne « plus de 200 euros d’économies par an ».
Pour proposer le service à leurs employés, les entreprises s’acquittent d’une licence. Elles peuvent bénéficier des mêmes exonérations de charge et avantages fiscaux qu’avec les titres-restaurant papier ; lesquels peuvent être conservés en parallèle.
Du côté des professionnels, une commission est prélevée sur chaque transaction. En contrepartie, Resto Flash propose une mise en avant dans son application, un remboursement en 48 h par virement et plus globalement « jusqu’à 70 % d’économies sur vos frais titres restaurant [sic] » (est donné, pour exemple, un coût de 88 euros par mois pour un volume quotidien de 25 titres, contre 225 euros sur du paiement en carte et 163 à 225 euros au format papier).
Bouquet de chaînes
Une brique CRM a été greffée à cette offre, au même titre qu’un dispositif de parrainage : « Si les entreprises de vos clients adhèrent à Resto Flash sur votre recommandation, vous ne payez pas de commission sur leurs transactions », est-il précisé aux commerçants.
La clé pour Octoplus réside dans le réseau de partenaires. Ils sont 30 000 à l’heure actuelle. Sur la liste, des indépendants, mais aussi des chaînes de restauration qui, pour Emmanuel Rodriguez-Maroto, « sont le verrou d’accès », car elles « représentent 55 % de la consommation ».
Ce levier – illustré par la signature d’un accord avec McDonald’s et ses 1 200 restaurants en France – doit permettre d’atteindre les 300 000 utilisateurs en fin d’année, contre 65 000 pour le moment.
Les partenariats se font aussi avec les fournisseurs technologiques, à l’instar de Tiller, qui a intégré, l’an passé, le module Resto Flash à l’interface de ses systèmes de caisse. Des jonctions ont aussi été établies avec PayPal pour permettre de compléter des paiements par titres-restaurant.
* Une levée d’amorçage de 900 000 euros avait été bouclée en 2012. Avaient suivi plusieurs augmentations de capital (1,25 million d’euros en 2014 ; 1,1 million l’année suivante…). Dans la boucle, Philippe Bertinchamps, ancien d’Accor Services… devenu Edenred.