Il va falloir s’y faire : pour le deuxième trimestre consécutif, Adobe ne communique plus le nombre d’abonnés à ses offres cloud.
L’éditeur veut mettre en avant une donnée qu’il juge « plus pertinente » : les revenus différés. En l’occurrence, ceux associés à des contrats de souscription au mois ou à l’année et qui supposent une facturation progressive.
Il y a trois mois, les investisseurs avaient froidement accueilli cette décision. Ils n’en ont, cette fois-ci, pas tenu rigueur à Adobe : + 5,15 % ce mardi dans les échanges d’après-Bourse pour le groupe californien, qui venait de présenter ses résultats financiers pour la période du 4 juin au 2 septembre 2016, correspondant au 3e trimestre de son exercice fiscal décalé.
Le chiffre d’affaires affiche une croissance de 20 % d’une année sur l’autre, à 1,464 milliard de dollars. De ces revenus, 83 % sont issus de services commercialisés sur abonnement (+ 25 % de CA sur un an).
Le segment « Digital Media » porte toujours l’activité du groupe, avec un chiffre d’affaires en hausse de 29 % à 990 millions de dollars, dont 802,7 millions pour l’offre Creative (qui regroupe l’essentiel du portefeuille de services d’Adobe ; confer la dernière page du tableau de synthèse des résultats) et le reste pour Document Cloud.
Dans le cadre de la conférence téléphonique avec les analystes (le script est disponible ici au format PDF), l’éditeur a mis en avant l’augmentation du revenu moyen par client, grâce à des services annexes comme la banque d’images Adobe Stock, récemment mise à jour pour faciliter l’attribution de mots-clés à des œuvres… et leur commercialisation.
Les indicateurs sont également au vert pour le segment « Digital Marketing » : 429,6 millions de dollars de CA, dont plus de 90 % provenant de l’offre Marketing Cloud – le reste, c’est-à-dire 25,6 millions de dollars, est tiré des solutions de gestion documentaire LiveCycle et des logiciels de conférence Web.
S’y ajoute un troisième segment : « Print & Publishing », dont les ventes sont stables, à 44,4 millions de dollars, avec des produits comme PageMaker, eLearning Suite et Shockwave Player.
Adobe réalise toujours la majorité de son business en zone Amérique : + 22 % de ventes, à 851,9 millions de dollars, contre 211,9 millions en Asie (+ 25 %) et 400,2 millions en région EMEA (+ 14 %), où le Brexit a un « un léger impact » sur la demande.
L’augmentation modérée du coût des ventes (+ 12 % sur les abonnements, à 117 millions de dollars ; – 59 % pour les autres produits, à 15,4 millions ; + 12 % pour les prestations de support et les services liés, à 70,2 millions) entraîne une progression de la marge brute : + 2 points, à 86 %.
Dans la même lignée, les dépenses d’exploitation sont maîtrisées : + 13 % en R&D (248,4 millions de dollars), + 13 % sur le commercial/marketing (477,4 millions), + 17 % sur le général et l’administratif (143,7 millions), pour un résultat d’exploitation en progression de 50 %, à 369,3 millions de dollars en normes comptables GAAP – qui tiennent notamment compte des compensations à base d’actions.
Avec un taux d’imposition à 24 % contre 25 % il y a un an, le résultat net ressort à 270,8 millions de dollars (+ 55 %), soit 54 cents par action.
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