Passe délicate pour Adobe ce mardi sur le Nasdaq : son cours boursier a chuté de 4,75 % après la clôture des échanges, passant sous les 95 dollars.
L’éditeur américain venait de présenter les résultats du 2e trimestre de son année fiscale 2016, achevé le 3 juin dernier.
Dans l’absolu, les principaux indicateurs dépassent les attentes des marchés. Les investisseurs ont surtout sanctionné les prévisions pour le trimestre en cours… tout en se figurant qu’un élément avait disparu de la circulation : le nombre d’abonnés aux offres cloud d’Adobe*.
Le groupe basé à San José (Californie) explique qu’il souhaite mettre en avant une donnée « plus pertinente » en l’objet des revenus différés. En l’occurrence, ceux associés à des contrats de souscription au mois ou à l’année et qui supposent une facturation progressive.
Illustration avec la division Digital Media, dont le revenu différé augmente de 285 millions de dollars d’un trimestre sur l’autre, atteignant 3,41 milliards.
Le chiffre d’affaires, lui, s’élève à 943 millions de dollars, c’est-à-dire 26 % de plus qu’il y a un an. Il provient pour l’essentiel de l’offre Creative Cloud, qui permet à Adobe de dégager 755 millions de dollars (+ 37 % sur un an).
L’autre pan de l’activité Digital Media, c’est le Document Cloud.
Cette solution de gestion électronique des documents fondée sur l’application Acrobat DC en est à 188 millions de dollars de chiffre d’affaires sur le trimestre, portée par davantage de synergies entre ses composantes – par exemple Adobe Sign vis-à-vis d’Adobe Experience Manager – et l’intégration de services tiers comme Box et OneDrive.
Autre indicateur en progression : le CA de l’offre Marketing Cloud, qui augmente de 18 % sur un an, à 385 millions de dollars. Parmi les références qui se sont récemment ajoutées à la liste des clients, on citera eBay, FedEx, Logitech, Southwest Airlines et la Croix-Rouge américaine.
L’offre a été alimentée par l’acquisition de Livefyre, éditeur spécialisé dans l’exploitation marketing des contenus générés par les internautes (UGC, pour « User-generated content »).
Adobe affirme que cette opération de croissance externe a joué sur son taux d’imposition global, annoncé à 26 % en normes comptables GAAP (voir la synthèse des résultats).
Les dépenses d’exploitation ont légèrement augmenté en parallèle : 232 millions de dollars en R&D (+ 10 %), 463 millions en commercial/marketing (+ 9 %) et 139 millions pour l’administratif (stable).
Bilan : sur un chiffre d’affaires global de 1,399 milliard de dollars en ajoutant les prestations de support et de service, le résultat net s’établit à 244 millions de dollars, soit une hausse annuelle de 45 %, en tenant compte des rémunérations à base d’actions et de l’amortissement de divers actifs.
Adobe, qui réalise encore l’essentiel de son business en zone Amériques (59 %, contre 27 % en EMEA et 14 % en Asie-Pacifique), a racheté 2,2 millions d’actions au cours du trimestre, pour 205 millions de dollars. Ses prévisions pour le trimestre en cours font état d’un chiffre d’affaires dans la fourchette de 1,42 à 1,47 milliard de dollars, pour un bénéfice net de 46 à 52 cents par action.
* On en reste, au dernier pointage du 4 mars 2016, à 4,252 millions de clients, dont 798 000 recrutés sur le 1er trimestre de l’exercice fiscal.
Crédit photo : Ken Wolter – Shutterstock.com
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