Résultats Alibaba : le train accélère grâce à la locomotive e-commerce
L’accélération de l’activité e-commerce d’Alibaba à l’international se confirme. Le cloud progresse lui aussi significativement, mais n’est pas encore rentable.
Le train Alibaba prend de la vitesse et la locomotive e-commerce y est pour beaucoup.
Entre le cloud et les médias, le groupe chinois diversifie ses activités, mais les places de marché représentent encore l’essentiel de ses revenus. En l’occurrence, 87 % d’un C.A. annoncé à 7,669 milliards de dollars* sur le 3e trimestre de l’exercice fiscal 2017 – correspondant à la période du 1er octobre au 31 décembre 2016.
En hausse de 54 % d’une année sur l’autre, le chiffre d’affaires n’est pas le seul indicateur à enregistrer une progression à deux chiffres. Il en va de même pour le coût des ventes, qui passe à 2,755 milliards de dollars. Une augmentation de 75 % imputée notamment à la logistique du supermarché en ligne Tmall et à la gestion d’inventaire dans la galaxie Lazada.
Les investissements consentis dans le « développement produit » progressent moins significativement : + 18 %, à 636 millions de dollars. Même situation pour le commercial/marketing (+ 23 %, à 647 millions), ainsi que les frais administratifs et généraux (+ 31 %, à 473 millions).
Bilan : le résultat d’exploitation frôle les 3 milliards de dollars, en hausse de 66 % sur un an. Avec un taux global d’imposition de 21 % (- 1 point), le résultat net part du groupe s’élève à 2,471 milliards de dollars (+ 38 %) ; le bénéfice par action, à 1 dollar tout rond en tenant compte des intérêts minoritaires.
La machine e-commerce
Sur l’année 2016, Alibaba a recensé 443 millions d’acheteurs actifs sur ses places de marché (ils étaient 407 millions en 2015), avec un revenu moyen de 35 dollars (27 dollars en 2015). Le mobile prend de l’importance, avec 493 millions de visiteurs uniques en décembre 2016, contre 393 millions un an plus tôt.
On soulignera la performance de la vente au détail à l’international : le C.A. triple presque, à 353 millions de dollars, restant toutefois loin des 5,877 milliards dégagés en Chine (+ 42 %, les quatre cinquièmes provenant du mobile).
Avec un résultat d’exploitation à 3,952 milliards de dollars (+ 45 %) sur un chiffre d’affaires de 6,708 milliards (+ 45 % également), le commerce électronique reste l’activité la plus rentable du groupe. Lequel tente désormais de renforcer les jonctions avec la grande distribution, comme en a témoigné la récente prise de participation dans Sanjiang Shopping Club et ses quelque 160 magasins exploités dans la province côtière du Zhejiang, située au sud de Shanghai.
Alibaba s’est également rapproché des grandes marques, prônant, dans une optique de lutte anti-contrefaçon, une mutualisation des ressources et des expertises.
Projets annexes
Sur le volet cloud, le trimestre aura marqué l’ouverture de datacenters en Allemagne, au Japon, au Moyen-Orient et en Australie. Les revenus ont progressé de 115 % sur un an, à 254 millions de dollars, les pertes se réduisant de moitié (- 49 millions) avec, au 31 décembre dernier, 765 000 clients revendiqués (383 000 à fin 2015).
Dynamique moins favorable pour le segment « Digital Media & Entertainment », dont le résultat d’exploitation est négatif, à hauteur de 460 millions de dollars (pertes triplées), malgré un C.A. quasi quadruplé (585 millions). Les investissements dans les contenus se font ressentir. Les revenus publicitaires et issus des abonnements pour Youku Tudou et les services Internet UCWeb ne les compensent pas encore.
Les « autres initiatives » sont aussi dans le rouge : – 209 millions de dollars de résultat d’exploitation sur des revenus de 122 millions (+ 61 %). Il s’agit essentiellement du système d’exploitation YunOS, de la plate-forme de cartographie/navigation AutoNavi et des prêts aux entreprises via la filiale Ant Financial.
* Selon le taux de change renminbi – dollar au 31 décembre 2016 (voir la synthèse et la présentation additionnelle au format PDF).