Résultats Amazon : tant qu’il y aura le cloud
Amazon parvient à compenser, grâce à ses activités dans le cloud, les lourds investissements consentis pour développer son offre Premium.
Que serait Amazon sans son cloud ?
L’activité ne pèse encore que 8,7 % du chiffre d’affaires du groupe américain, mais elle est déjà plus rentable que le e-commerce, avec une marge d’exploitation qui atteint 26,6 % sur un chiffre d’affaires annoncé à 3,231 milliards de dollars au 3e trimestre 2016 (+ 55 % d’une année à l’autre)… et à plus de 11 milliards sur 12 mois glissants.
La période estivale aura été marquée par la mise à disposition de nouvelles instances pour EC2, orientées sur les applications de calcul haute performance (intelligence artificielle, analyse sismique, génétique, modélisation moléculaire…) avec jusqu’à 16 GPU Nvidia Tesla K80.
La branche Amazon Web Services a également noué un partenariat avec VMware, amélioré l’import de clés de chiffrement dans l’offre Key Management Service et annoncé l’ouverture prochaine de 9 « zones » au Canada, au Royaume-Uni, en Chine… et en France.
Illustrée par un résultat d’exploitation doublé d’une année sur l’autre à 861 millions de dollars, la santé d’AWS contraste avec les performances du groupe à l’international : les pertes se sont creusées sur un an, passant de 208 à 541 millions de dollars, sur un CA de 10,609 milliards (+ 28 %).
L’Amérique du Nord reste la locomotive du groupe de Jeff Bezos, avec des ventes 18,874 milliards de dollars (+ 28 %), portant le chiffre d’affaires global à 32,714 milliards (+ 29 %).
Développer Amazon Premium
La nette hausse des investissements en logistique (+ 34 %) et marketing (+ 38 %), ainsi que des frais généraux et administratifs (+ 38 %), réduit la marge d’exploitation à 1,8 % du CA, soit 575 millions de dollars. C’est la première fois depuis un an qu’on repasse sous la barre du milliard.
Après impôts, le résultat net s’établit à 252 millions de dollars (+ 319 %), soit 52 cents par action – en normes comptables GAAP ; confer le document transmis à la Securities and Exchange Commission.
Les revenus associés aux contenus (livres, musique, films, logiciels, jeux vidéo…) progressent moins vite (+ 8 %, à 5,728 milliards de dollars) que ceux attribuables aux produits (+ 32 %, à 23,383 milliards de dollars).
Amazon poursuit néanmoins sa stratégie de production de films et séries « maison », avec un certain nombre d’exclusivités pour les abonnés Premium, comme la première de « The Man in The High Castle ».
La montée en puissance se fait aussi sur le front des jeux vidéo, par l’intermédiaire de la plate-forme Twitch, déclinée en une version « Prime » qui permet, entre autres, de bénéficier de tarifs préférentiels sur de nouveaux titres en période de précommande.
Si de nombreux services ne sont encore disponibles qu’aux États-Unis, l’Europe a eu droit au lancement de Handmade (marketplace dédiée au fait main, arrivée en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en France) et à l’assistant vocal Echo – ainsi que sa version compacte Dot – adossé à Alexa.