Résultats Amazon : le cloud devient stratégique
Le cloud pèse de plus en plus lourd dans l’activité d’Amazon, qui rencontre néanmoins des difficultés à l’international, notamment sur son offre multimédia.
Le cours de l’action Amazon est monté en flèche ce jeudi dans les échanges d’après-Bourse sur le Nasdaq : + 6,80 %, à 416,50 dollars, pour une capitalisation avoisinant les 181 milliards. Le groupe américain venait d’annoncer son bilan financier pour le 1er trimestre 2015.
Malgré l’impact défavorable des taux de change, le chiffre d’affaires augmente de 15 % d’une année sur l’autre, à 22,717 milliards de dollars, surpassant les attentes des investisseurs. Quant au bénéfice d’exploitation, il progresse nettement (+ 74 %, à 255 millions de dollars). Mais le résultat net est négatif : 57 millions de dollars de pertes, soit 12 cents par action, contrastant avec les 108 millions dégagés à la même période en 2014.
Les efforts déployés à l’international n’y sont pas étrangers. Mais Amazon peine encore à imposer son offre de contenus : le volume global de ventes recul, à 5,289 milliards de dollars. Il est néanmoins compensé par les autres produits, dont les tablettes et les liseuses (15,628 milliards de dollars de CA).
L’Amérique du Nord – Etats-Unis, Canada – porte toujours l’activité d’Amazon, avec des facturations à hauteur de 13,406 milliards de dollars (+ 24 % sur un an) et un bénéfice d’exploitation de 517 millions de dollars. C’est plus compliqué à l’international : le CA recule (- 2 %, à 7,745 milliards de dollars) tout comme le résultat d’exploitation (- 76 millions).
Cloud : un business à 5 milliards
On notera que ces indicateurs n’incluent pas la branche cloud Amazon Web Services, pour la première fois séparée dans la synthèse financière (document PDF, 18 pages). Avec plus de 1,5 milliard de chiffre d’affaires sur le trimestre (+ 49 % sur un an), elle pèse plus de 5 milliards de dollars sur 12 mois.
Si l’on remonte jusqu’à l’exercice fiscal 2013, on constate qu’Amazon Web Services est de plus en plus rentable. Au 1er trimestre 2015, le bénéfice d’exploitation s’élève à 265 millions de dollars, contre 660 millions sur l’année 2014 dans son ensemble.
Ces dernières semaines, Amazon Web Services a dégainé l’offre d’analytique en mode cloud Amazon Machine Learning, lancé une offre de stockage illimité pour certains types de fichiers sur Cloud Drive, ouvert une place de marché d’applications pour les bureaux virtuels WorkSpaces et annoncé le service de conteneurs EC2, compatible Docker.
Amazon a également avancé ses pions dans le commerce électronique, en jonction avec le commerce physique. Illustration avec le lancement, outre-Atlantique, du bouton Dash, que l’on appose à un produit pour pouvoir le commander automatiquement en cliquant dessus.
Une vingtaine de marques sont pour l’instant dans la boucle. Amazon propose aussi un service complémentaire : Dash Replenishment Services, qui exploite le potentiel des objets connectés pour gérer automatiquement les stocks ; de capsules pour les machines à café, de cartouches pour les carafes filtrantes, de lessive pour les lave-linge, etc.
Amazon a par ailleurs étendu sa place de marché aux services de proximité en permettant aux internautes de trouver, près de chez eux, des professionnels pour réaliser des travaux d’intérieur, entretenir un jardin, effectuer de la maintenance automobile ou encore dispenser des cours particuliers.
Les prévisionnels pour le trimestre en cours font état d’une hausse annuelle du chiffre d’affaires dans la fourchette de 7 % à 18 % et d’un résultat d’exploitation dans la fourchette de – 500 millions à 50 millions de dollars (15 millions de bénéfice en 2014).
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