Résultats Archos : ciel dégagé sur la route de l’IoT
Avec des indicateurs au vert sur le 1er semestre 2016, Archos peut appuyer sur l’accélérateur dans l’Internet des objets avec sa filiale PicoWAN.
Une meilleure gestion des devises, une « optimisation du mix produit » et un début de montée en gamme : ainsi Archos justifie-t-il la nette progression de sa marge brute, qui atteint 21,4 % du chiffre d’affaires au 1er semestre 2016, contre 13,2 % un an auparavant.
Au 30 juin, le groupe comptait 166 employés, dont 86 au siège social d’Igny (Essonne), 43 en Chine, 16 pour sa filiale allemande et 1 en Espagne.
Les 20 autres travaillent pour Logic Instrument, du nom de cette société française spécialiste de l’informatique durcie et dont Archos détient aujourd’hui 39,4 % du capital, en tant qu’actionnaire majoritaire.
L’équipe, basée à Domont (Val-d’Oise), doit être relocalisée dans les locaux d’Archos à Igny. Malgré les coûts inhérents à cette restructuration, le résultat net part du groupe progresse, s’établissant à 651 millions d’euros* (soit 1 cent par action), contrastant avec les pertes de 3,091 millions d’euros affichées il y a un an.
Il faut dire que le chiffre d’affaires lui-même est en croissance : + 6,1 %, à 73,327 millions d’euros. L’activité de Logic Instrument y est intégrée, à hauteur de 4,7 millions d’euros (+ 9,3 %), le reste (68,6 millions d’euros, soit + 5,9 %) émanant de l’édifice Archos, avec ses filiales en Suisse, Italie, Allemagne et Espagne ainsi qu’Appslib, Archos Technology Shenzhen et Arnova Technology Hong Kong sur le continent asiatique.
Brevets et Crédit impôt recherche
Avec un coût de revient des ventes à 57,599 millions d’euros, la marge brute s’établit à 15,728 millions.
Les charges d’exploitation augmentent elles aussi : + 19 %, avec notamment une hausse des investissements en commercial/marketing (6,872 millions d’euros), conséquence du recrutement de forces de vente à l’international.
En tenant compte d’une déduction de 152 millions d’euros associée au Crédit impôt recherche (CIR), les investissements en R&D s’élèvent à 1,128 million d’euros, dont 273 000 euros consacrés à Logic Instrument.
Les frais administratifs et généraux progressent également, à 7,201 millions de dollars. La hausse des dépenses juridiques y est pour beaucoup. Archos a été assigné, fin 2015, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, par Philips, qui dénonce une violation de brevets.
Le groupe se prépare aussi à défendre sa position en Allemagne, où les tarifs de redevance au titre de la copie privée ont été définis en concertation avec l’association Bitkom, qui représente une partie des industriels de l’électronique grand public. Archos considère que les modalités de mise en oeuvre ne satisfont pas à la législation existante, y compris au niveau européen.
Du cash pour l’IoT
Au 30 juin 2016, la trésorerie nette atteint 14,5 millions d’euros.
La capacité d’autofinancement dégagé a tour juste couvert le besoin en fonds de roulement d’exploitation. Archos a par ailleurs procédé, le 28 juin, au tirage de la première tranche d’un prêt accordé par la Banque européenne d’investissement, pour un montant maximum de 12 millions d’euros (voir les conditions en page 8 du rapport financier au format PDF).
Ce financement est dédié aux développement de la société dans l’Internet des objets, essentiellement à travers sa filiale PicoWAN, qui doit mettre en œuvre la technologie du même nom, sous la forme d’un réseau bas débit longue portée (LPWAN).
On aura relevé, en parallèle, un financement obligataire de 6 millions d’euros, tandis qu’Archos se détache progressivement des industriels chinois, qui ont injecté 5,5 millions d’euros de moins qu’au 1er semestre 2015.
* L’Ebitda, qui correspond au résultat d’exploitation avant amortissements et dépréciations, est positif, à 1,6 million d’euros, soit 2,2 % du CA. Un indicateur qui donne une bonne idée de la performance opérationnelle d’Archos.
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