Résultats BlackBerry : un business en reconstruction
En rationalisant ses investissements, BlackBerry a limité les pertes sur son dernier trimestre fiscal. Mais le chiffre d’affaires baisse encore.
Baisse des ventes de smartphones, activité en fort ralentissement sur des marchés stratégiques, lourdes charges liées au plan de restructuration amorcé il y a plus de deux ans : BlackBerry reste fragile à l’issue du 3e trimestre de son année fiscale 2015, achevé le 29 novembre dernier.
Alors que le chiffre d’affaires dépassait encore le milliard de dollars l’année dernière, il chute de plus de 30 %, à 793 millions de dollars. C’est en zone EMEA (Europe – Moyen-Orient – Afrique) que les facturations diminuent le plus sensiblement : 366 millions de dollars, contre 549 millions il y a un an. Même dynamique en Amérique du Nord (de 340 millions de dollars au 3e trimestre fiscal 2014, on passe à 213 millions). L’Amérique latine concentre quant à elle moins de 100 millions de dollars de CA.
Avec 1,9 million de smartphones vendus sur le trimestre, BlackBerry dégage 361 millions de dollars… contre 476 millions un an plus tôt. La baisse des revenus est encore plus marquée sur le volet des services : 368 millions de dollars, contre 632 millions en 2013. Si bien que les comptes restent dans le rouge, avec des pertes à hauteur de 128 millions de dollars, soit 48 cents par action (en normes comptables GAAP ; voir la synthèse des résultats au format PDF).
BlackBerry a pourtant réduit significativement ses investissements en R&D (les plus bas depuis plus d’un an, à 154 millions de dollars) et en marketing (même constat, à 171 millions de dollars). Mais des réductions d’effectifs à la simplification du réseau de production, les démarches engagées dans le cadre du programme de réorganisation CORE (« Cost Optimization and Resource Efficiency ») ont pesé lourd sur la trésorerie. Laquelle ne s’élève plus qu’à 1,5 milliard de dollars au 29 novembre 2014.
Sur le bilan financier figurent également des charges de 31 millions de dollars liées à une acquisition finalisée en date du 8 septembre 2014. En l’occurrence, celle du Britannique Movirtu Limited et sa solution WorkLife permettant de gérer plusieurs numéros de téléphone sur une même carte SIM.
L’absorption de Secusmart (102 millions de dollars, dont 82 millions en numéraire) comptera pour le trimestre en cours. Le rachat de cet éditeur allemand vient d’être bouclé avec le feu vert des autorités sur place. L’opération avait été annoncée au mois de juillet. Spécialisé dans le chiffrement de la voix et des données, Secusmart s’est distingué en sécurisant les smartphones de plusieurs ministres et agences gouvernementales… ainsi que de la chancelière Angela Merkel.
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