Que devient BlackBerry un an après l’annonce de son pivot stratégique ?
Ayant mis fin à tous ses développements hardware en interne pour fonctionner intégralement sur un modèle de sous-traitance, la firme canadienne se définit désormais comme un fournisseur de logiciels et de services de sécurité axés sur le mobile et « l’entreprise des objets ».
La présentation de ses résultats financiers a évolué en conséquence. Et avec elle, la répartition des revenus.
Le bilan du 2e trimestre de l’exercice fiscal 2018 – correspondant à la période du 1er juin au 31 août derniers – l’illustre.
Les « logiciels et services pour les entreprises » s’affirment comme le principal pourvoyeur de chiffre d’affaires, à 91 millions de dollars (+ 8 % d’une année sur l’autre). Le segment inclut, entre autres, la plate-forme BlackBerry Secure, qui réunit Unified Endpoint Manager (ex-BES), BlackBerry Dynamics (ex-Good Dynamics) et Workspaces (ex-WatchDox).
C.A. stable, à 38 millions de dollars, pour le segment « Technology Solutions », qui regroupe la plate-forme QNX, l’OS Neutrino, la cryptographie Certicom ou encore l’offre IoT Radar.
S’il porte le segment « licences et propriété intellectuelle » (56 millions de dollars de chiffre d’affaires, contre 16 millions un an plus tôt), le nouveau modèle hardware se ressent sur les revenus associés aux ventes de terminaux : elles sont divisées par près de huit, à 16 millions de dollars.
Les frais facturés aux utilisateurs d’anciennes versions de l’OS BlackBerry (version 7 et antérieures) diminuent eux aussi, « mécaniquement », passant, en un an, de 91 à 37 millions de dollars.
Le C.A. global s’établit à 238 millions de dollars, en recul annuel de 29 %. L’indicateur est dans le rouge pour toutes les zones géographiques : – 22 % en Amérique du Nord, – 32 % en EMEA, – 38 % en Asie-Pacifique…
Le contraste est net d’un trimestre sur l’autre. Mais BlackBerry avait profité d’un arbitrage en sa faveur dans un litige contre Qualcomm. Il a en l’occurrence été demandé au fabricant californien de semi-conducteurs de restituer – sans contestation possible – 815 millions de dollars pour avoir perçu un trop-plein de redevances dans le cadre d’un accord de licence.
Le discours aussi a changé : alors qu’il était, il y a encore trois mois, question d’atteindre un niveau de cash-flow positif sur l’exercice fiscal 2018 « hors dossier Qualcomm », BlackBerry reconnaît ne pas avoir anticipé les coûts réels de son pivot stratégique.
Les ventes de terminaux ont par ailleurs « baissé plus rapidement que prévu ». Les frais d’inventaire sont toutefois inexistants sur le trimestre, entraînant une nette hausse de la marge brute, à 73,5 %, contre 29,3 % un an auparavant.
Les dépenses d’exploitation diminuent également, aussi bien en R&D que pour les frais commerciaux, marketing et administratifs. La fin du contentieux avec Qualcomm a pesé dans la balance, tout comme la réduction des effectifs : à peine 4 000 employés à la fin du dernier exercice fiscal, contre 8 000 trois ans plus tôt.
Le résultat net s’élève à 19 millions de dollars (4 cents par action), à comparer à la perte enregistrée l’an dernier, à hauteur de 372 millions de dollars.
Crédit photo : BlackBerry
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