Résultats Facebook : jamais sans mon mobile
Le basculement vers le mobile, l’exploitation du format vidéo et les technologies de ciblage publicitaire auront porté la croissance de Facebook en 2014.
Pour le dixième trimestre consécutif, Facebook surpasse les attentes des analystes.
Sur la période du 1er octobre au 31 décembre 2014, le réseau social a généré 3,851 milliards de dollars de chiffre d’affaires, contre 2,585 milliards un an plus tôt. Les marchés s’étaient accordés sur une fourchette haute à 3,78 milliards.
Le bénéfice net ressort à 701 millions de dollars, soit 54 cents par action ; il était de 523 millions de dollars – pour 31 cents par action – au 4e trimestre 2013. Sur l’année, le CA progresse de 58 % à 12,47 milliards de dollars. Dans le même temps, le résultat net double presque, atteignant 2,94 milliards (en normes comptables GAAP ; voir la synthèse).
Au-delà de ces données financières, Facebook fournit des indicateurs qui révèlent son influence grandissante sur mobile : 745 millions d’utilisateurs se connectent au moins une fois par jour via ce canal. Ils sont 1,19 milliard à faire de même au moins une fois par mois.
Certains utilisent même le réseau social uniquement depuis des appareils mobiles. Au 31 décembre, 526 millions de personnes sont dans ce cas (en comptant le site Web et les applications, y compris Messenger, mais ni Instagram, ni WhatsApp). Elles étaient 456 millions trois mois plus tôt et 296 millions il y a un an.
Cette frange d’utilisateurs « mobile-only » constitue 38 % des 1,39 milliard de membres actifs (se connectant au moins une fois par mois). Elle engendre une part croissante des revenus publicitaires, lesquels s’élèvent à 3,59 milliards de dollars sur le 4e trimestre 2014.
Sur ces 3,59 milliards, plus des deux tiers (69 %) proviennent désormais du mobile. Ce taux s’élevait à 53 % il y a un an.
Publicité : sus à la vidéo
En améliorant ses outils à destination des annonceurs (ciblage publicitaire, mise en place de campagnes, suivi des performances…), Facebook parvient à augmenter sensiblement ses revenus par utilisateur.
A l’échelle mondiale, le phénomène s’est fait ressentir en l’espace de trois mois : de 2,40 dollars en moyenne sur la période estivale, on est passé à 2,81 dollars (dont 2,62 dollars issus de la pub) pendant l’automne.
La différence est importante en Europe (de 2,66 dollars à 3,22 dollars, soit 21 % de croissance, quand la base d’utilisateurs ne progresse que de 1,3 %). Elle l’est encore plus en Amérique du Nord (de 7,39 dollars à 9 dollars tout rond, Etats-Unis et Canada confondus).
C’est en Asie-Pacifique que Facebook recrute le plus de nouveaux membres. En Amérique du Nord, on reste sur un rythme d’environ 2 millions supplémentaires par trimestre. On tourne autour des 4 à 5 millions en Europe.
L’année 2014 aura également été marquée par un travail de fond sur le format vidéo. Avec dorénavant 3 milliards de vues par jour (contre 1 milliard il y a encore 6 mois), Facebook devient vraiment gênant pour des plates-formes comme YouTube.
Si l’on se base sur 890 millions d’utilisateurs actifs par jour (ce sont les données que communique la société Internet de Mark Zuckerberg), cela représente plus de trois vidéos vues par personne. Aux Etats-Unis, plus de la moitié des inscrits en regarderaient au moins une par jour – il n’est toutefois pas précisé si les contenus en lecture automatique sont inclus.
Autre indicateur : le nombre de vidéos postées par utilisateur a augmenté de 75 % entre 2013 et 2014. Un format premium exploitable pour capter les investissements publicitaires réalisés sur les canaux traditionnels.
Lors de sa conférence téléphonique avec les analystes, Mark Zuckerberg (CEO de Facebook) a évoqué des « travaux en cours » sur des outils aidant à la création de contenus interactifs. On peut penser à la capture et à l’édition de vidéos directement dans l’application mobile, à l’image de ce que Twitter déploie actuellement.
L’annonce des résultats de Facebook n’a pas suscité l’émoi des marchés. En hausse de 0,61 % ce mercredi en fermeture de séance à New York, l’action FB, cotée sur le NASDAQ, a dévissé dans les échanges d’après-Bourse (- 1,82 %, à 74,85 dollars).
Crédit photo : dolphfyn – Shutterstock.com