Résultats Facebook : l’édifice vidéo se construit sur une solide base publicitaire
La nette progression des revenus publicitaires se poursuit chez Facebook, qui focalise sa stratégie à court terme sur le développement de la vidéo.
Facebook préfère prévenir : la croissance de ses revenus publicitaires devrait ralentir à partir de 2017.
Le directeur financier David Wehner s’en est fait l’écho lors de la conférence téléphonique faisant suite à la publication des résultats trimestriels de l’entreprise – confer la transcription ; document PDF, 26 pages.
Une précaution qui n’est pas de trop au vu de la progression encore une fois importante du chiffre d’affaires : 7,011 milliards de dollars, c’est 55 % de plus qu’il y a un an.
Avec plus de 4 millions d’annonceurs actifs et des impressions en hausse de 50 %, la publicité s’affirme un peu plus comme le principal poste de revenus, à hauteur de 6,816 milliards de dollars (+ 59 % d’une année sur l’autre).
En croissance annuelle de 70 %, le mobile capte 84 % des revenus publicitaires. On n’oubliera pas pour autant l’activité sur les plates-formes desktop, relancée (+ 18 %) essentiellement grâce aux mesures prises contre les adblockers.
Merci les opérateurs ?
Hors WhatsApp, Instagram et Oculus, Facebook revendique, sur le trimestre, une moyenne de 1,788 milliard d’utilisateurs connectés au moins une fois par mois. Parmi eux, 1,658 milliard utilise un appareil mobile.
Ils sont même 1,055 milliard à se connecter uniquement via ce type de terminal ; soit 232 000 de plus qu’il y a un an. Facebook estime que les baisses de prix sur les forfaits mobiles avec data y sont pour beaucoup avec, en tête de gondole, des pays comme l’Inde et le Mexique.
Le nombre d’utilisateurs actifs au moins une fois par jour augmente lui aussi nettement : + 51 000 en l’espace d’un trimestre, à 1,179 milliard, dont plus de 90 % utilisent – exclusivement ou non – un terminal mobile (+ 58 000 en un trimestre).
Facebook, qui compte désormais près de 15 700 employés (+ 31 % en un an), ne parvient pas encore à monétiser de manière équivalente l’ensemble de cette base. Si le revenu moyen par utilisateur* atteint 15,65 dollars en Amérique du Nord (3,56 milliards de dollars de CA ; + 58 %), il n’est que de 4,72 dollars en Europe (1,605 milliard ; + 48 %, 1,89 dollar en Asie-Pacifique (1,154 milliard ; + 63 %)… et 1,21 dollar dans le reste du monde (692 millions ; + 53 %).
La vidéo, surtout en live
Grâce à des dépenses d’exploitation contenues (22 % du chiffre d’affaires consommé en R&D, contre 28 % au 2e trimestre 2015 ; 13 % en commercial-marketing, soit – 3 points…), le résultat opérationnel est plus que doublé, à 3,122 milliards de dollars en normes comptables GAAP (voir les diapositives de synthèse). Compte tenu d’un taux d’imposition en recul de 12 points à 25 %, le résultat progresse encore plus nettement : + 165 %, à 2,379 milliards de dollars, soit 82 cents par action.
En plus de l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle par ses ingénieurs (25 % de l’effectif concerné) pour développer leurs produits, Facebook revient sur l’ouverture de ses différents services aux entreprises, notamment à travers les bots, désormais au nombre de 33 000 sur Messenger.
L’accent est également mis sur la vidéo, tout particulièrement à travers un accès facilité à l’appareil photo des téléphones mobiles. Une version de l’application Facebook est ainsi testée avec la possibilité d’ouvrir l’APN d’un simple glissement depuis le flux d’actualités. La vidéo en direct est amenée à se développer en parallèle, l’expérience étant « plus sociale par nature », selon Mark Zuckerberg.
* Les revenus sont attribués aux zones géographiques en fonction de la localisation des utilisateurs. Dans certains documents, Facebook se base sur la localisation des développeurs et des annonceurs.