Résultats IBM : le cloud ne suffit pas
En dépit d’une progression sur les activités cloud, IBM rend une copie trimestrielle en deçà des attentes des marchés.
La hausse du dollar a significativement impacté l’activité d’IBM en ce début d’année.
Pour le douzième trimestre consécutif, le groupe informatique américain dégage un chiffre d’affaires en baisse d’une année sur l’autre, à 19,59 milliards de dollars sur la période du 1er janvier au 31 mars 2015 (- 11,4 %).
A 2,32 milliards de dollars, soit 2,36 dollars par action (en normes comptables GAAP ; voir la synthèse des résultats au format PDF), le bénéfice net chute de 2,4 % et ressort tout juste à la hauteur du consensus. Quant à la marge brute, elle augmente légèrement sur un an, à 48,2 % (+ 0,4 point).
Outre un dollar fort dont l’impact est estimé à 8 % du chiffre d’affaires, IBM doit composer avec une activité dont il s’est délesté : la production de serveurs x86, cédée à Lenovo pour 2,3 milliards de dollars.
Une opération qui se ressent sur la trésorerie du groupe (8,8 milliards), mais aussi sur les ventes de sa division Systems Hardware, qui diminuent de 22,6 % à 1,659 milliard de dollars, malgré un CA en croissance de 118 % pour les mainframes System z.
Le principal poste de revenus reste les services IT : 7,886 milliards de dollars (- 10,9 %) pour la mobilité, le cloud, le réseau, la sécurité, l’outsourcing, la gestion d’infrastructures ou encore le support technique.
La branche Global Business Services, qui fournit notamment du conseil en intégration et gestion du patrimoine applicatif, enregistre elle aussi une baisse de ses facturations, à 4,318 milliards de dollars (- 13 %).
Le repli est moins prononcé sur le volet logiciel (5,199 milliards de dollars, soit – 8,9 %), malgré un recul de 15 % sur l’activité systèmes d’exploitation (400 millions) et de 5 % sur les middleware (WebSphere, Information Management, Tivoli, Rational, Workforce Solutions).
Certaines offres se portent mieux. C’est le cas des outils d’analytique (+ 12 %) et du cloud (+ 60 %), qui dégage 3,8 milliards de dollars sur les 12 derniers mois.
Au niveau géographique, les Amériques concentrent toujours l’essentiel du CA (9,3 milliards de dollars). La baisse est plus importante en Europe (- 19 %, à 6,1 milliards). Mais à taux de change constant, elle n’est que de 2 %.
Engagé dans un rééquilibrage de son business autour du cloud, IBM a rationalisé ses investissements au cours du trimestre. Illustration avec les dépenses en R&D, qui ne constituent plus que 6,6 % du chiffre d’affaires. Sachant qu’en parallèle, le portefeuille de brevets détenu par Big Blue lui a rapporté 173 millions de dollars. De quoi couvrir les 148 millions engagés dans des acquisitions stratégiques.
La multinationale émet des prévisions réservées pour l’année 2015, avec un flux de trésorerie tout juste positif et un bénéfice par action dans la fourchette de 14,17 à 14,92 dollars. A noter qu’un dividende de 1,088 milliard de dollars a été versé au 1er trimestre, IBM poursuivant aussi son plan de rachat d’actions à hauteur de 1,165 milliard de dollars.
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