Résultats Intel : l’ultra mobilité est stratégique mais faut pas enterrer les puces PC pour autant
Intel a réalisé un deuxième trimestre 2013 en demi-teinte. Le nouveau CEO Brian Krzanich prend ses marques pour affronter les nouveaux défis de la mobilité.
Premier exercice de présentation des résultats trimestriels d’Intel pour Brian Krzanich.
Le nouveau CEO, qui a pris ses fonctions il y a deux mois, a déjà donné le cap : ultra-mobilité avec la gamme Atom qui couvre en fait plusieurs segments censés servir de relais de croissance (systèmes embarqués, télévision, smartphones, tablettes, microserveurs), TV connectée, miniaturisation des puces…
La transition avec l’ère Otellini se concrétise donc.
Cité dans le communiqué financier, Brian Krzanich affine l’approche : « Le marché continuera de s’enrichir de nombreux produits informatiques (…) Les processeurs Atom et Core, et l’intégration de puces tout-en-un représentent l’avenir. »
Sur le front des résultats financiers, la situation n’est pas vraiment alarmante, même si la machine Intel se grippe un peu.
Le fabricant de puces, leader mondial sur le segment du PC, affiche un chiffre d’affaires de 12,8 milliards de dollars, un résultat d’exploitation de 2,7 milliards de dollars et un résultat net de 2 milliards de dollars.
On constate un trou d’air par segment d’activité sur le 2ème trimestre.
Ainsi, on constate que la ligne de business « PC Client Group » a permis de réaliser un CA de 8,1 milliards de dollars (-7,5 % sur un an).
Tandis que celle des solutions pour centres de données (Data Center Group) afficherait une certaine stabilité : CA de 2,7 milliards de dollars.
La contribution du segment « Autres groupes architecture d’Intel » est plus marginale (CA de 942 millions de dollars, -15 % sur un an).
Pour surfer sur cette vague de l’ultra-mobilité, une nouvelle organisation interne a été fixée en mai avec « plusieurs changements stratégiques et de priorités ».
Et l’intégration du nouveau processeur Atom associé à la solution 4G/LTE « maison » dans la prochaine génération de tablette Samsung (GALAXY Tab-3 10,1 pouces) constitue un véritable réconfort.
Mais il faudrait étendre ce partenariat avec le groupe high-tech coréen influent dans les terminaux nomades (smartphones et tablettes de la gamme Galaxy) et viser d’autres fabricants.
Reconnaissons qu’Intel a élargi son ecosystème à l’occasion du Computex Taïpei 2013: Lenovo commercialise le smartphone K900 avec des composants « Intel Inside » (processeur Atom Z2580) en Asie (Chine, Inde, Russie et Asie du Sud-Est).
Tandis qu’Asus joue sur la dimension hybride avec le Fonepad ou le MeMO Pad FHD 10.
Intel parie sur une nouvelle puce pour tablettes de la famille Aton, Bay Trail, qui doit permettre au groupe de pratiquer des prix plus bas que ceux qu’il proposait jusqu’ici, mais « de manière rentable »
On l’a compris : le fondeur ne peut pas se reposer sur ses lauriers au regard du déclin du business traditionnel du PC. Néanmoins, il ne faut pas enterrer le marché trop tôt.
« Le marché du PC est en baisse en termes de volume, mais en croissance en matière de revenus », relativise Stéphane Nègre, P-DG d’Intel France, interrogé par Silicon.fr. « Les dernières technologies, comme Haswell, ont été bien accueillies. »
Parmi les nouveautés sur le deuxième trimestre, signalons également l’arrivée du processeur Intel Core 4ème génération (architecture Silvermont) qui a constitué l’un des principaux rendez-vous.
Les revenus tirés des produits serveur restent stables sur un an. « Le marché serveur est en forte croissance pour nous, sur le cloud, le stockage et le HPC », poursuit-il.
« Côté cloud, nous affichons une hausse de 40%. Dans le secteur du HPC, 98% des nouvelles machines entrées au top500 de juin 2013 utilisent des technologies Intel. Soit du Xeon, soit du Xeon Phi, soit une offre mixte, en fonction des usages et algorithmes. »
Simultanément avec la publication des résultats, Intel a annoncé l’acquisition d’Omek Interactive. Le montant de la transaction n’est pas communiqué.
Cette société high-tech israélienne, qui a développé un middleware qui permet aux développeurs d’intégrer dans leurs applications une interface de reconnaissance et de tracking de la gestuelle.
Selon Silicon.fr, l’objectif de cette technologie est le « touch-free computing » : le pilotage d’un terminal (« device ») par le seul comportement, la gestuelle ou la voix de l’utilisateur.
L’acquisition d’Omek par Intel intervient alors que l’on parle d’une possible acquisition de PrimeSens par Apple.
Cette société, également israélienne, a acquis sa notoriété en signant un accord de licence pour le développement de Kinect (un capteur embarquant des technologies de reconnaissance vocale et gestuelle) associé à la console de jeu Xbox.
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Quiz : Connaissez-vous vraiment les « phablettes » ?
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Credit photo : Intel shows how it delivers innovative computing experiences across a range of devices at Computex Taipei 2013.