Résultats LinkedIn : un développement qui coûte cher
Les investissements consentis dans le développement des services de formation, de recrutement et de création de leads pèsent sur les comptes de LinkedIn.
La publication des résultats financiers de LinkedIn pour le 2e trimestre 2015 n’aura que très brièvement séduit les marchés : alors qu’elle frôlait les 260 dollars quelques minutes après la clôture des échanges ce jeudi sur le NYSE, l’action de la société Internet américaine a dévissé pendant la conférence téléphonique avec les analystes, pour terminer à 216,16 dollars (- 4,94 % en après-Bourse).
LinkedIn, qui emploie 8 735 personnes au 30 juin 2015 contre 5 758 un an plus tôt, affiche pourtant un chiffre d’affaires record de 711,735 millions de dollars. Soit une augmentation de 33 % d’une année sur l’autre (38 % à taux de change constant) et une belle marge par rapport au consensus établi à 680,3 millions de dollars.
Mais l’Ebitda ajusté est au plus bas depuis fin 2012 : 22 % du CA, à 163 millions de dollars. Si bien que les pertes se creusent, à 67,5 millions de dollars (soit 53 cents par action), contre 1 million au 2e trimestre 2014.
Les investissements consentis par LinkedIn pour développer son offre à l’international ont pesé lourd sur les comptes. Les dépenses en commercial/marketing atteignent un niveau sans précédent : 261 millions de dollars. Même constat pour la R&D, qui consomme 190 millions de dollars.
Ces efforts se traduisent par une hausse continue du nombre d’inscrits. Ils sont désormais 380 millions, soit 16 millions de recrutés en trois mois. C’est sur les visiteurs uniques que les indicateurs plafonnent : 97 millions recensés entre le 1er avril et le 30 juin 2015, c’est autant qu’au trimestre précédent. On notera que 52 % d’entre eux se sont connectés au moins une fois sur mobile (+ 35 % en un an).
Avec 10 millions d’utilisateurs revendiqués, la Chine est devenue le deuxième marché de LinkedIn, derrière les États-Unis. Le réseau social BtoB a noué de nombreux partenariats sur place, avec des sociétés Internet comme QQMail et de grands groupes tel Alibaba. Il a aussi lancé des applications dédiées au marché chinois, comme Chitu, aujourd’hui accessible en bêta publique pour le networking.
De la Chine à lynda.com
Les services de formation et de recrutement (« Talent Solutions ») représentent toujours l’essentiel du chiffre d’affaires : 62 % en l’occurrence, à 443,37 millions de dollars.
Dans la synthèse des résultats (document PDF, 12 pages), on voit apparaître une nouvelle branche « Learning & Development » qui représente 17,55 millions de dollars au sein de l’activité « Talent Solutions ». Elle résulte d’une acquisition finalisée en mai : celle de lynda.com.
Cette plate-forme de cours en ligne axée sur la formation professionnelle regroupe actuellement 280 000 vidéos en 5 langues. Elle devrait, d’après LinkedIn, produire 90 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2015. Un point d’étape sera fait en octobre dans le cadre de la conférence Talent Connect.
La part des solutions marketing dans le chiffre d’affaires reste elle aussi stable : + 1 point, à 20 %. Près de la moitié des 140,03 millions de dollars de CA provient de l’offre Sponsored Updates, qui permet aux annonceurs d’entrer en contact avec les professionnels.
C’est plus difficile sur le display (- 30 % pour les revenus), ce qui conforte LinkedIn dans sa transition vers la création de leads et la publicité native. Sans oublier les abonnements premium, qui pèsent encore 18 % du chiffre d’affaires (- 1 point, à 128,32 millions de dollars).
C’est aux États-Unis que l’activité progresse le plus d’une année sur l’autre : + 40 %, à 445 millions de dollars de chiffre d’affaires. A l’inverse, la croissance ralentit en Europe, ce pour le deuxième trimestre consécutif : + 25 % de CA, à 169 millions de dollars. Le hausse du dollar y est pour beaucoup, selon LinkedIn.
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