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Résultats LinkedIn : remise à plat avant l’ère Microsoft ?

Il y a longtemps que LinkedIn n’avait pas enregistré de pertes aussi élevées : plus de 118 millions de dollars pour la période du 1er avril au 30 juin 2016.

Une provision pour dépréciation au titre des actifs d’impôts différés en est la principale cause. On en trouve trace en page 28 du document que la future filiale de Microsoft* a remis à la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États-Unis) pour faire état de ses résultats trimestriels.

Dans l’absolu, le chiffre d’affaires augmente de 31 % d’une année sur l’autre, à 932,714 millions de dollars.

Le segment « Talent Solutions » reste le principal poste de revenus, à hauteur de 596,674 millions de dollars (+ 35 %), dont 534,659 millions attribuables aux services RH et le reste (62,105 millions) à la plate-forme e-learning héritée de l’acquisition de lynda.com en avril 2015.

À 181,119 millions de dollars (+ 29 %), la part des solutions marketing dans le chiffre d’affaires global baisse légèrement (- 1 point sur un an, à 19 %). La baisse des revenus associés au display n’y est pas étrangère.

Même dynamique pour le segment « Premium Subscriptions », qui rapporte 154,921 millions de dollars (+ 21 %), dont 60 % issus des formules d’abonnement payantes et le reste des solutions à destination des commerciaux, entre autre la génération de leads.

Un ancrage nord-américain

L’activité de LinkedIn reste localisée essentiellement aux États-Unis : 568,157 millions de dollars de chiffre d’affaires (+28 %). Mais la progression des revenus est plus rapide en EMEA (+ 42 %, à 239,267 millions de dollars) et en Asie-Pacifique (+ 33 %, à 77,659 millions, le reste de l’Amérique progressant de 19 %, à 47,631 millions).

Avec 9 906 employés au 30 juin 2016, contre 8 735 un an plus tôt, la masse salariale augmente. Les dépenses d’infrastructure et d’hébergement aussi, portant le coût des ventes à 120,526 millions de dollars, contre 100,086 millions au 2e trimestre 2015.

Les investissements en commercial/marketing progressent également, à 308,466 millions de dollars, soit 33 % du chiffre d’affaires. Le développement produit consomme quant à lui 235,932 millions de dollars (25 % du CA). Les dépenses administratives s’élèvent à 133,94 millions de dollars.

En y ajoutant 139,401 millions de dollars de provisions sur immobilisations et de dotations aux amortissements, le résultat d’exploitation s’établit à – 5,551 millions de dollars, contre – 81,148 millions l’année dernière.

C’est en soustrayant, entre autres, la provision pour dépréciation susmentionnée, qu’on obtient un résultat net à – 118,74 millions de dollars, soit une perte de 89 cents par action en normes comptables GAAP.

Une belle base qualifiée

Pour trouver un indicateur au vert, on peut se référer au nombre de comptes ouverts sur LinkedIn : 450,031 millions au 30 juin 2016, c’est 18 % de plus qu’un an auparavant (379,887 millions) et une croissance dans la lignée de celle enregistrée ces derniers trimestres.

La base d’utilisateurs croît plus vite en Asie-Pacifique (+ 33 %, à 99,16 millions d’inscrits) qu’en EMEA (+ 17 %, à 143, 471 millions) et qu’aux États-Unis (+ 10 %, à 131,15 millions). Le nombre de visiteurs uniques par mois n’augmente en revanche quasiment pas d’un trimestre sur l’autre. La progression annuelle est de 9 %, avec un compteur affichant exactement 106 millions, dont 59 % connectés au moins une fois sur mobile.

Dans le document transmis à la SEC, on apprend aussi, pêle-mêle, que LinkedIn a procédé, au 1er semestre 2016, à une acquisition « discrète » chiffrée à 400 000 dollars. Et que 105,5 millions de dollars, dont 49 millions en numéraire, ont été investis dans le rachat de Connectifier (intelligence artificielle appliquée au ciblage des internautes), finalisé le 19 février dernier.

* L’accord portant sur une acquisition de LinkedIn par Microsoft pour 196 dollars par action (soit environ 26,2 milliards de dollars) a été signé le 11 juin 2016. Le rapprochement n’est cependant pas encore finalisé. On doit donc, en l’état, le mettre au conditionnel.

Crédit photo : GongTo – Shutterstock.com

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