Résultats Microsoft : Azure plus rentable que Nokia
La contribution du cloud dans le chiffre d’affaires de Microsoft continue d’augmenter. C’est plus difficile sur la mobilité, notamment les smartphones.
Le contraste est vif entre le cloud et la mobilité dans les derniers indicateurs financiers de Microsoft ; en l’occurrence, les résultats du 1er trimestre de l’année fiscale 2016.
Dans l’absolu, le chiffre d’affaires baisse de 12 % d’une année sur l’autre, à 20,379 milliards de dollars. Les marchés ne s’en sont pas alarmés pour autant : en légère hausse ce jeudi aux heures de cotation sur le Nasdaq l’action du groupe informatique s’est envolée dans les échanges d’après-Bourse : + 7,87 %, à 51,81 dollars, soit son plus haut niveau depuis le début de l’année.
Les investisseurs ont surtout salué la croissance du résultat net, qui ressort à 4,602 milliards de dollars (+ 2 % par rapport à la même période l’année dernière), soit 57 cents par action – en normes comptables GAAP en vigueur aux États-Unis ; voir la synthèse des résultats au format PowerPoint.
Nouveauté ce trimestre : les comptes de Microsoft ne sont plus impactés par des charges liées à l’intégration des activités de Nokia Devices and Services (NDS), ni au plan de restructuration annoncé à l’été 2014. Ce qui avait tout de même coûté 1,14 milliard de dollars il y a un an.
On notera que le CA publié tient compte d’un report de produits à hauteur de 1,281 milliard de dollars (associé à Windows 10) et de l’impact négatif du dollar fort (1,158 milliard).
Des trois segments de business en lesquels Microsoft a subdivisé son activité, seul le cloud affiche une progression : + 8 % pour le chiffre d’affaires (+ 14 % à taux de change constant), à 5,982 milliards de dollars, pour un résultat d’exploitation de 2,4 milliards.
Tandis que les versions Premium de Windows Server, System Center Server et SQL Server enregistrent une croissance à deux chiffres, le CA d’Azure est plus que doublé sur un an, atteignant 8,2 milliards de dollars sur 12 mois glissants.
Ça cale dans le hardware
C’est le contraste avec la branche « More Personal Computing », dont les revenus passent sous les 10 milliards de dollars (- 17 %), pour un résultat d’exploitation de 1,562 milliard.
Si les revenus publicitaires issus du search (liens sponsorisés dans le moteur de recherche Bing) progressent de 23 % sans compter les commissions reversées aux partenaires au titre de l’acquisition de trafic, ils s’effondrent de 58 % sur la partie téléphones mobiles, à 1,1 milliard de dollars.
Dynamique également négative pour les tablettes Surface, qui représentent 672 millions de dollars sur le trimestre, contre 908 millions un an plus tôt. Un différentiel que Microsoft explique par le lancement de la Surface Pro 3 en juin 2014.
Les ventes de licences Windows reculent elles aussi, de 6 % chez les OEM et de 3 % pour les contrats en volume, reflétant le déclin du marché mondial du PC.
Mi-figue, mi-raisin pour les outils de productivité : – 3 % de CA, à 6,306 milliards de dollars, pour un résultat d’exploitation de 3,105 milliards. La baisse des revenus pour les produits et services cloud associés à la suite Office est plus importante en entreprise (- 13 %) que sur le segment grand public ( – 5 %), où le nombre de souscripteurs atteint les 18,2 millions (+ 3 millions en un trimestre ; + 11 millions en un an).
Le développement des services cloud entraîne une hausse des dépenses d’exploitation, à 1,5 milliard de dollars. Les investissements sont plus contenus en R&D (2,962 milliards de dollars, contre 3,065 milliards au 2e trimestre 2014), tout comme en commercial/marketing (3,333 milliards), essentiellement grâce à l’évolution des taux de change.
Microsoft dispose encore d’un trésor de guerre de 5,431 milliards de dollars. Sur le trimestre, 6,9 milliards de dollars ont été reversés aux actionnaires, dont 2,9 milliards en dividendes (+ 16 %, à 36 cents par action) et le reste en rachats d’actions.
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