Résultats Microsoft : le cloud Azure ne compense pas l’effet « réforme Trump »
La réforme fiscale enclenchée aux États-Unis pèse sur les résultats financiers de Microsoft, dont l’offre Azure maintient son rythme de croissance.
Un chiffre d’affaires en hausse de 12 % d’une année sur l’autre, à près de 29 milliards de dollars, mais des pertes dépassant les 6 milliards : Microsoft affiche, sur le 2e trimestre de son exercice fiscal 2018 (période achevée le 31 décembre dernier), des résultats financiers en trompe-l’œil.
En cause, la réforme fiscale portée par l’administration Trump. Et plus particulièrement le Tax Cuts and Jobs Act (TCJA), qui encourage, par le biais d’un « système d’exemption », les multinationales américaines à rapatrier des revenus réalisés par leurs filiales étrangères.
L’adhésion à ce « système d’exemption » induit une régularisation initiale, qui s’élève, pour Microsoft, à 13,8 milliards de dollars.
En excluant cette charge, le taux d’imposition global s’établit à 18,2 % et la firme de Redmond dégage un résultat net en croissance annuelle de 20 %, à 7,5 milliards de dollars.
L’essentiel du chiffre d’affaires est attribuable au segment d’activité « More Personal Computing » : 12,17 milliards de dollars (+ 2 % sur un an).
Le business des licences Windows progresse (+ 4 %, l’augmentation des ventes de 11 % sur la partie pro compensant les – 5 % enregistrés sur les autres licences), au même titre que le gaming (+ 8 %, à 3,92 milliards de dollars) et, dans une moindre mesure, la gamme Surface (+ 1 %, à 1,335 milliard).
Pour autant, le résultat d’exploitation baisse d’une année sur l’autre : – 2 %, à 2,51 milliards de dollars.
Le cloud s’élève encore
L’indicateur est plus favorable pour le segment « Productivity and Business Processes » : + 9 %, à 3,337 milliards de dollars, sur un C.A. en croissance de 25 % (8,953 milliards), auquel LinkedIn, non encore rentable, contribue à hauteur de 1,312 milliard de dollars.
Sur ce même segment, Office dégage des revenus en hausse de 10 % sur le marché des entreprises (+ 41 % pour les offres cloud) et 12 % sur le grand public (avec 29,2 millions d’abonnés à Office 365).
La plus forte progression en termes de revenus reste néanmoins à mettre, comme depuis plusieurs trimestres, à l’actif d’Azure : + 98 %, avec une marge brute à 55 % (+ 7 points), au sein d’un segment « Intelligent Cloud » qui frôle les 7,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires (+ 15 %) pour un résultat d’exploitation dépassant les 2,8 milliards (+ 24 %).
Compte tenu d’une marge brute stable à 62 % et de dépenses d’exploitation en hausse de 14 % (9,2 milliards de dollars, dont 1,1 milliard pour LinkedIn), Microsoft affiche un résultat d’exploitation en progression de 10 %, à 8,7 milliards de dollars. Le reste est une affaire de TCJA…
En incluant les titres négociables, le groupe dispose, au 31 décembre 2017, d’un trésor de guerre de près de 143 milliards de dollars.
Crédit photo : Michael Kappel via VisualHunt / CC BY-NC