Résultats Microsoft : le cloud dans la lumière quand la mobilité s’éteint
Contraste, chez Microsoft, entre des ventes de téléphones mobiles « insignifiantes » et un cloud qui dépasse les 20 milliards de dollars de revenus annuels.
« Insignifiants ».
Ainsi Microsoft qualifie-t-il les revenus qu’il a tirés des ventes de téléphones mobiles au 1er trimestre de son exercice fiscal 2018 – correspondant au 3e trimestre de l’année 2017.
Le CEO Satya Nadella n’y a fait aucune référence dans le cadre de la conférence téléphonique qui a suivi la publication des résultats.
Il a, en revanche, mis l’accent sur le cloud, qui a dépassé, sur le marché des entreprises, les 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires sur une année glissante (une valeur calculée en multipliant par 12 les revenus dégagés au mois de septembre).
Pour l’occasion, une ligne supplémentaire fait son apparition dans la communication financière du groupe, au niveau des diapositives annexes (document PowerPoint, 23 pages).
Il y est fait état d’un C.A. trimestriel de 5 milliards de dollars pour le « cloud en entreprise », soit + 56 % d’une année sur l’autre, avec une marge brute en hausse de 8 points, à 57 %.
Cher LinkedIn
La conférence téléphonique (dont voici la transcription au format Word) aura été l’occasion de communiquer quelques statistiques sur LinkedIn.
Bientôt un an après son acquisition par Microsoft, le réseau social BtoB compte quelque 530 millions de membres. Il n’est toutefois, sauf à exclure les amortissements, pas encore rentable : 294 millions de dollars de perte d’exploitation sur un chiffre d’affaires de 1,148 milliard.
LinkedIn concentre plus d’un milliard de dollars de dépenses d’exploitation, ces dernières augmentant aussi bien en R&D (+ 15 %) et en commercial-marketing (+ 18 %) que pour les frais généraux et administratifs (+ 12 %).
Sur un chiffre d’affaires global à 24,538 milliards de dollars (+ 12 %), le résultat net après impôts s’établit à 6,576 milliards (+ 16 %), soit 84 cents par action.
La trésorerie avoisine les 7 milliards de dollars en liquidités, sachant que Microsoft dispose de titres négociables valorisés à plus de 130 milliards – et d’un revenu non encore comptabilisé, mais assuré, d’environ 25 milliards.
La dynamique Azure
La plus forte croissance en termes de revenus est à mettre à l’actif du segment « Productivity and Business Processes » : + 28 %, à 8,238 milliards de dollars, pour un résultat d’exploitation en hausse de 3 %, à 3,006 milliards.
Sur le marché des entreprises, Office 365 enregistre un chiffre d’affaires en croissance annuelle de 42 %, quand celui des offres Office « non cloud » baisse de 17 %. Sur le BtoC, la dynamique est positive : + 12 % de C.A., avec 28 millions d’abonnements.
Pas de hausse à trois chiffres pour Azure, mais elle reste vive (+ 90 %), contrastant avec la faible progression des solutions serveur (+ 2 %) et portant la croissance du segment « Intelligent Cloud » : 6,922 milliards de dollars de revenus (+ 14 %), pour un résultat d’exploitation à 2,137 milliards (+ 20 %).
Le segment « More Personal Computing », est stable d’une année sur l’autre en termes de ventes, à 9,378 milliards de dollars. Les économies réalisées sur le business des téléphones mobiles permettent néanmoins de dégager un bénéfice d’exploitation de 2,565 milliards (+ 26 %).
La croissance ne provient pas tant de l’écosystème Xbox (+ 1 %) que de la gamme Surface (+ 12 %), du search (+ 15 % hors commissions reversées aux partenaires au titre de l’acquisition de trafic) et, dans une moindre mesure, de Windows en entreprise (+ 7 % pour les licences OEM ; idem pour les produits et services associés à l’OS).
Crédit photo : Microsoft