Un dollar fort, la fin de l’effet Windows XP, des conditions macroéconomiques défavorables sur des marchés clés comme le Japon : autant de paramètres qui limiteront la croissance de Microsoft au cours des prochains mois.
En annonçant ainsi la couleur lors de la présentation de son bilan financier pour le 2e trimestre de son exercice fiscal 2015 décalé, le groupe informatique, coté sur le NASDAQ, a été sanctionné par les investisseurs : son action MSFT a perdu plus de 4 % ce lundi dans les échanges d’après-Bourse.
Ces perspectives à court terme contrastent avec les résultats affichés sur la période du 1er octobre au 31 décembre 2014. Le chiffre d’affaires global augmente de 8 % d’une année sur l’autre, à 26,47 milliards de dollars, surpassant les attentes des marchés. La marge brute se stabilise, atteignant 16,3 milliards de dollars.
L’impact du plan de restructuration annoncé en 2014 et l’intégration – en cours – de l’activité Nokia Devices and Services (acquise pour 5,44 milliards d’euros) se font ressentir sur le bénéfice, limité à 71 cents par action, contre 78 cents il y a un an (- 9 %).
La division Devices and Consumer, qui réunit les tablettes Surface, les téléphones mobiles (dont les smartphones Lumia), les consoles Xbox et le système d’exploitation Windows, a généré12,9 milliards de dollars (+ 8 % en un an).
Microsoft a franchi une barre symbolique en écoulant, en l’espace de trois mois, 10,5 millions de terminaux Lumia (contre 9,3 millions au trimestre précédent). En y ajoutant les « feature phones », l’activité mobile produit 2,3 milliards de dollars (2,6 milliards pendant les fêtes de fin d’année).
Autre seuil atteint : celui du milliard de dollars issu de la vente des tablettes Surface (+ 24 % par rapport aux 908 millions de dollars enregistrés au précédent trimestre). Microsoft ne communique pas sur le volume livré, mais le CEO Satya Nadella confie aux analystes que le dernier modèle en date – la Surface Pro 3 – s’est vendue « trois fois plus » que son prédécesseur.
Le business Windows est moins florissant : si les facturations liées à l’acquisition directe de licences augmentent de 3 %, le chiffre d’affaires réalisé auprès des OEM baisse de 13 %. Les remises consenties pour le monde de l’éducation n’y sont pas étrangères, tout comme cette tendance, en entreprise, à conserver plus longtemps un même système d’exploitation.
Tout en soulignant que Windows 10 compte désormais 2 millions de bêta-testeurs, Microsoft tient à rassurer sur sa capacité à monétiser les versions de Windows gratuites ou porteuses de peu de marge, grâce au moteur de recherche Bing (dont les revenus publicitaires ont progressé de 23 % en un an), au service Xbox Live et au Windows Store.
C’est sur le volet cloud que la croissance est la plus forte : elle dépasse les 100 % pour le 6e trimestre consécutif. Toutes offres confondues, Microsoft a généré 5,5 milliards de dollars sur l’année 2014. Près de 20 % proviendraient d’Office 365, si l’on considère que la suite bureautique cloud réunit 9,2 millions de souscripteurs à au moins 10 dollars par mois.
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