Résultats Netflix : des bases solides dans une année charnière
A l’issue d’un 1er trimestre 2014 marqué par divers accords stratégiques inscrits dans une logique de développement à l’international, Netflix dévoile des résultats financiers qui surpassent les attentes.
Entré dans une nouvelle phase d’expansion de ses activités à l’international, Netflix rend une copie convaincante à l’issue du 1er trimestre 2014.
La plate-forme vidéo américaine dévoile des résultats financiers qui surpassent les attentes, avec un chiffre d’affaires en hausse annuelle de 24% à 1,27 milliard de dollars, pour 53 millions de bénéfice net, soit 86 cents par action – contre 5 cents il y a un an (voir la synthèse au format PDF). En trois mois, son offre a séduit 4 millions de nouveaux abonnés, dont 2,25 millions aux Etats-Unis, où Netflix compte désormais 35,7 millions de clients.
Le nombre de souscripteurs hors des frontières américaines frôle les 13 millions (+1,75 million en un trimestre), mais cette activité ne concentre encore que 25% des revenus. Elle devrait cependant devenir « profitable à court terme », avec un million de nouveaux abonnés attendus pour ce trimestre, contre un demi-million outre-Atlantique. Netflix s’attache d’ailleurs à enrichir son offre de contenus localisés (traduits et/ou sous-titrés) et mise sur des exclusivités, avec des séries comme House of Cards, dont la deuxième saison est diffusée actuellement. Du point de vue technique, le passage à la 4K se fait progressivement pour les abonnés disposant de suffisamment de bande passante.
Le début d’année 2014 a également été marqué par plusieurs partenariats stratégiques, dernièrement avec Amazon autour de la set-top box Fire TV, dont l’outil de reconnaissance vocale va progressivement intégrer la base de données de Netflix. Fin février, un accord de peering privé était noué avec Comcast. Le câblo-opérateur fournit désormais au distributeur vidéo un accès « plus direct » à ses infrastructures, sans passer par des intermédiaires, comme c’était le cas auparavant avec Akamai puis Level 3. Évalué à plusieurs millions de dollars par an, ce contrat n’octroie pas, selon ses termes « de privilèges particuliers en termes de bande passante ». Comme le note toutefois TechCrunch, une forte hausse des débits (+65%) a été constatée chez les abonnés Comcast accédant aux contenus de Netflix.
Les marchés ont positivement accueilli l’annonce de ces résultats. Ce lundi, en fermeture de séance à Wall Street, l’action Netflix (NFLX) cotait à 370,51 dollars (+7,16%), pour une capitalisation boursière quasi doublée en un an.
Les investisseurs n’ont pas – tout du moins pour l’heure – sanctionné la hausse des tarifs prévue d’ici la fin du trimestre. Netflix évoque un prix relevé « de l’ordre d’un à deux dollars par mois selon les pays » pour sa formule d’abonnement mensuel à 7,99 dollars. Cette révision de grille tarifaire (la première depuis 2011) ne concernera, dans un premier temps, que les nouveaux souscripteurs, avant une généralisation à l’ensemble de la base client. Cette manœuvre fait suite à la récente décision d’Amazon d’augmenter de 20 dollars le montant de la contribution annuelle pour les utilisateurs du service Prime, qui inclut notamment de la vidéo à la demande.
Engagée dans une phase d’expansion à l’international, la plate-forme vidéo américaine prépare toujours son arrivée en France, avec l’objectif de lancer son activité au cours de l’automne. Entre producteurs, opérateurs télécoms, ayants droit et gouvernement, les concertations se multiplient en matière de cinéma et d’audiovisuel. La feuille de route ferait par ailleurs état du recrutement imminent d’un directeur général France et d’une agence de relations presse.
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