L’action Netflix a flambé ce lundi dans les échanges d’après-Bourse : + 19,66 %, à 119,42 dollars.
Le groupe américain venait d’annoncer ses résultats financiers pour le 3e trimestre de l’exercice fiscal 2016, aligné sur l’année calendaire.
Pour la première fois, il dépasse le deux milliards de dollars de revenus sur les offres SVoD, qui représentent l’essentiel de son activité.
En y ajoutant la location de DVD et de Blu-ray par voie postale, qui fédère encore 4,273 millions de souscripteurs aux États-Unis, le CA s’établit à 2,29 milliards de dollars, en hausse d’environ 32 % d’une année sur l’autre.
La croissance atteint 36 % sur la partie streaming, avec une marge d’exploitation en progression de 1,3 point sur un an (18,8 %), à 407 millions de dollars. Surtout, le recrutement d’abonnés se poursuit à un rythme soutenu : ils sont 86,743 millions au 30 septembre 2016, contre 83,177 millions trois mois plus tôt (+ 3,567 millions).
Les États-Unis restent une locomotive pour Netflix, avec 1,304 milliard de dollars de chiffre d’affaires (+ 23 %) et une marge d’exploitation en augmentation de 4 points (36,4 %, à 475 millions de dollars) sur la partie streaming.
Avec 368 000 abonnés supplémentaires, la base clients croît bien moins vite qu’à l’international, où Netflix revendique 39,246 millions d’utilisateurs (+ 3,198 millions en un trimestre)… mais n’a toujours pas atteint la rentabilité : la marge d’exploitation est négative, à – 69 millions de dollars, malgré un CA en hausse de 72 % à taux de change constant (853 millions de dollars).
Les investissements dans la production de contenus « originaux » n’y est pas étrangère. Netflix assure qu’il s’agit de la bonne stratégie à terme, car permettant d’être « en contact direct avec la communauté créative, sans intermédiaires et frais supplémentaires ».
Pour 2017, l’objectif est de produire 1 000 heures de ces contenus « originaux », contre 600 en 2016. Un budget de 6 milliards de dollars y est dédié.
Netflix mise aussi bien sur les marchés où la télévision payante est peu développée (l’Australie par exemple) que ceux où le taux de piratage est élevé (pays nordiques) ou encore dans lesquels la situation est tendue au niveau des infrastructures (le Mexique pour le paiement, le Canada pour la bande passante…).
En Chine, c’est plus compliqué. Dans sa lettre aux actionnaires (document PDF, 13 pages), le CEO Reed Hastings évoque un environnement réglementaire « exigeant » et laisse entendre qu’une implantation n’est pas à l’ordre du jour, tout du moins dans un premier temps : des accords de licences avec des acteurs locaux seront privilégiés.
Le dirigeant se méfie par ailleurs d’Amazon Prime Video, qu’il mentionne clairement au même titre que YouTube. Mais il assure que 2017 sera l’année du décollage, « avec de véritables marges ».
Dans l’absolu, les indicateurs sont déjà au vert : le résultat net après impôts s’élève à 52 millions de dollars, soit 12 cents par action. Il progresse nettement par rapport à l’année dernière (29,4 millions de dollars), malgré une hausse générale des dépenses d’exploitation (+ 36 % en marketing ; + 26 % sur la R&D ; + 39 % sur l’administratif).
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