« Grand public », « Entreprise », « Réseaux et systèmes d’information » et « Sous-traitance et optimisation des frais généraux »…On recense 15 chantiers dans ces quatre grandes catégories pour le nouvel ensemble Numericable – SFR, qui a présenté hier ses résultats financiers de l’année 2014. Alors que la fusion a été définitivement validée le 27 novembre dernier.
Les grands travaux ont démarré en interne. On serait tenté de dire dire le grand ménage au regard du nombre de managers ayant quitté la société ou invité à le faire : on recense 200 démissions depuis l’arrivée de la nouvelle équipe de direction dirigée par Eric Denoyer.
Les sections syndicales s’inquiètent des risques de casse sociale sur fond de « ré-organisation/restructuration » (11 800 collaborateurs dans le groupe). Les fournisseurs et sous-traitants de l’opérateur sont également sous pression en raison de la volonté de l’opérateur de réduire les frais d’exploitation.
Selon Silicon.fr, cela passe parfois par des « pratiques inconnues sur le marché français et totalement inacceptables ». Le Syntec numérique en appelle à une « médiation interentreprise » face aux troubles recensés.
Inutile de se voiler la face. Pour réaliser ses ambitions de monter un grand groupe télécoms susceptible de se mesurer face à Orange, Patrick Drahi, Président de la holding d’investissement Altice (et premier actionnaire de Numericable-SFR qui a conforté sa place avec le récent retrait définitif de Vivendi survenu après la clôture des comptes 2014), doit monter un groupe télécoms cohérent et performant à moyen terme.
Au regard de la consolidation qu’il a supervisée dans le domaine du câble en France (pour en arriver à un seul câblo-opérateur Numericable), c’est un chantier qui ne lui fait pas peur.
Avec la présentation des résultats 2014, la situation financière est tendue. Le nouvel ensemble (Numericable Group, SFR mais aussi Virgin Mobile et Telindus) a réalisé un chiffre d’affaires de 11,4 milliards d’euros en baisse de 5% par rapport à 2013. Tous les segments cibles sont touchés : résidentiel (- 4,5%), entreprise (- 6%), wholesale (- 6,6 %).
L’indicateur EBITDA (qui montre si la gestion au jour le jour dégage un bénéfice ou non) baisse de 11% à 3,1 milliards. Notamment en raison d’un ARPU (revenu moyen par abonné) en berne pour les clients mobiles : 22,5 euros (- 5,9%). La marge EBITDA s’élève à 27,1% du chiffre d’affaires global.
Au niveau de la base clients, c’est compliqué sur le front de la mobilité. SFR a perdu des clients en 2014 : 22,94 millions au 31 décembre (baisse de 1,2%).
Sur le volet fixe (haut et très haut débit), c’est plus rassurant. Numericable-SFR revendique environ 6,6 millions d’abonnés. L’opérateur fédéré recense 1,55 millions de clients en THD (déploiement en fibre à domicile ou FTTH ou jusqu’au pied de l’immeuble en mode FTTLA), en hausse de 4,5% sur un an.
Mais la proportion de clients ADSL (haut débit) redescent au palier des 5 millions d’abonnés (- 1,4%), selon la synthèse de Silicon.fr. L’ARPU fixe se situe à 34,1 euros (-0,6%).
Réseaux : les investissements continuent malgré tout
La bataille des réseaux se poursuit. De par son statut historique de câblo-opérateur, Numericable a une longueur d’avance sur le très haut débit. Numericable-SFR, qui revendique 6,4 millions de lignes très haut débit (plus de 30 Mbit/s), s’affiche comme le premier acteur du très haut débit en France.
Sur l’année, il a déployé 800 000 nouvelles lignes THD à plus de 100 Mbit/s et maintient ses ambitions d’atteindre les 12 millions fin 2017 et 15 millions fin 2020.
Côté réseaux mobiles, SFR doit mettre la bouchée double face à ses concurrents Orange et Bouygues Telecom en avance sur la 4G. Si Numericable-SFR a réussi à atteindre son objectif de couvrir 50% de la population en 4G fin 2014, il compte couvrir 70% de la population d’ici fin 2015.
Sur l’ensemble de l’année, un investissement global de 1,7 milliard d’euros a été consenti pour renforcer les infrastructures réseaux (la moitié ayant été consacrée à la rénovation et au déploiement des réseaux fibre et mobile).
La configuration du groupe change en raison des exigences de l’Autorité de la concurrence, qui avait accepté la fusion sous conditions. Numéricable devra notamment ouvrir son réseau câblé aux opérateurs concurrents (fournisseurs d’accès à Internet, MVNO).
A la Réunion et à Mayotte, Numericable devra, par ailleurs, céder l’activité téléphonie mobile d’Outremer Telecom. Sur ce dernier point, on a appris une avancée ce matin via Silicon.fr : des négociations exclusives ont démarré avec Hiridjee Group, propriétaire de l’opérateur malgache Telma, pour vendre les activités mobiles d’Outremer Telecom.
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