Résultats Samsung : une activité mobile de plus en plus fragile
Bousculé sur le marché des smartphones, Samsung voit ses marges se réduire, avec un impact significatif sur son activité globale.
Les prévisionnels émis la semaine passée avaient donné le ton : le recul d’activité de Samsung Electronics s’est confirmé sur la période estivale.
L’industriel sud-coréen a généré, au 3e trimestre 2014, un chiffre d’affaires de 35,65 milliards d’euros, contre 44,38 milliards il y a un an. Son bénéfice net diminue presque de moitié, passant de 6,19 à 3,17 milliards d’euros, c’est-à-dire son plus bas niveau depuis trois ans (voir la synthèse des résultats au format PDF).
L’activité « IT & Mobile Communications » concentre toujours l’essentiel des ventes du groupe… mais à hauteur de 18,46 milliards d’euros, contre 26,79 milliards au 3e trimestre 2013 (- 14 %). Conséquence d’une forte pression concurrentielle, les marges se réduisent et le résultat opérationnel chute lourdement : – 73,9 % d’une année sur l’autre, à 1,31 milliard d’euros. La plus faible performance de Samsung depuis le printemps 2011.
Si la rentrée a stimulé les ventes de tablettes avec le modèle Galaxy Tab S en tête de liste, le business est contrarié sur le segment des smartphones. Outre la rude confrontation avec Apple dans le haut de gamme, Samsung doit composer avec la montée en puissance de multiples fabricants asiatiques, pour la plupart d’origine chinoise (Huawei, Lenovo, Meizu, Xiaomi…).
La multinationale basée à Séoul ne fournit pas de chiffres de ventes. Selon Strategy Analytics, le volume a baissé pour le troisième trimestre d’affilée : 79,2 millions de smartphones, contre 88,4 millions il y a un an. Samsung resterait le numéro un, mais avec une part de marché réduite à 24,7 %, contre 12,3 % pour Apple… et 5,6 % pour Xiaomi avec 18 millions de terminaux écoulés.
Les perspectives pour la fin d’année ont été détaillées lors de la conférence téléphonique faisant suite à la publication des résultats. Le tabphone Galaxy Note 4 – dont les ventes seraient supérieures à celles du Note 3, avec une forte demande en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest – sera généreusement mis en avant, au même titre qu’une nouvelle offre moins onéreuse, mais embarquant des composants « haute qualité ». A demi-mot, Samsung se dit prêt à rogner sur ses marges pour conserver les rênes du marché.
Autre activité en repli : l’électronique grand public. Si le chiffre d’affaires reste relativement stable à 8,71 milliards d’euros, le résultat opérationnel ressort à 37,56 millions d’euros (- 72 %). La pression sur le créneau des téléviseurs n’y est pas étrangère, quand bien même les modèles à dalles Ultra HD connaissent un certain succès en Asie, tout particulièrement en Chine. Mais « l’effet Coupe du monde » appartient bel et bien au passé.
La dynamique est plus favorable sur les semi-conducteurs : chiffre d’affaires en légère hausse (+ 1 %, à 7,43 milliards d’euros) et meilleur résultat opérationnel depuis le 3e trimestre 2010 (1,69 milliard d’euros). Pour compenser la fin de son contrat avec Apple concernant la production des processeurs destinés à l’iPhone et à l’iPad, Samsung capitalise sur les puces mémoire : d’un côté, la DRAM pour les terminaux mobiles ; de l’autre, la flash NAND, avec des efforts sur les SSD classe 10 nm sur technologie TLC (« Triple-Level Cell »).
* Les données financières communiquées en wons ont été converties en euros sur la base d’un taux de change à 1 euro pour 1330,97 wons.
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