En 2018, va-t-on assister à une bascule dans le business de SAP ?
La contribution des services cloud pourrait être supérieure à celle des traditionnelles licences logicielles dans le chiffre d’affaires global du puissant éditeur allemand. La barre symbolique des 5 milliards d’euros pourraient être atteinte à l’échéance 2018 (avec le cap suivant de parvenir à 8 milliards à l’horizon 2020).
En décortiquant les résultats financiers de SAP en 2016 (document PDF), on perçoit déjà la montée en puissance des services cloud. En un an, la contribution est passée de presque 2,3 milliards d’euros (non IFRS) à presque trois milliards. La croissance du segment d’activité s’est élevée à 31% l’an dernier.
Même si le cloud demeure une petite proportion de la machine SAP qui a réalisé un chiffre d’affaires global de 22,06 milliards d’euros: 13,6% du business. Sur 2017, la firme software allemande (qui demeure le premier éditeur logiciel européen selon le classement Truffle Capital) serait tentée d’accentuer cette tendance pour atteindre le prochain palier à 4 milliards d’euros.
Globalement, elle affiche 125 millions d’abonnements à ses applications cloud. A suivre.
Mais il devient important pour SAP de trouver des relais de croissance car son business traditionnel des logiciels tend à stagner entre 2015 et 2016.
Même s’il reste la colonne vertébrale du groupe avec un CA de 15,4 milliards de dollars (contre 14,9 milliards d’euros l’année précédente). Mais elle tendrait à décliner à partir de 2018 (comptez 5% selon Les Echos)
Le résultat d’exploitation reste dans les clous à 6,6 milliards d’euros (+4% par rapport à 2015). Tandis que le résultat net s’affiche à 4,6 milliards d’euros (+3%).
Que se passe-t-il dans la zone EMEA (intégrant la France) ? Les revenus tirés du cloud progressent de 41% tandis que ceux issus de l’exploitation logicielle avancent de 10%.
Ce qui montrent une certaine résilience du business traditionnel. SAP observe même une croissance à deux chiffres de ce volet dans des pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni.
L’effectif global de SAP se porte à 84 183 collaborateurs à fin 2016.
En analysant l’écosystème global des solutions SAP, on mesure le chemin parcouru par l’éditeur qui cherche à s’extirper de la vision pure ERP.
En diversifiant sa gamme par opérations de croissance externe (Ariba et SuccessFactors dans la gestion des ressources humaines, Fieldglass et Concur dans la gestion des frais d’entreprise, Hybris dans le commerce digital, Leonardo dans l’IoT), le groupe de Walldorf parvient à se dégager de ce carcan de fournisseur de progiciels.
Même si le cœur du réacteur demeure la plateforme S/4HANA (suite logicielle nouvelle génération basée sur la plateforme de traitement In-Memory).
« Notre important carnet de commande et la solidité de notre gamme nous mettent en bonne position pour une autre année de croissance rentable en 2017 », évoque Luka Mucic, Directeur financier du groupe SAP, cité par Reuters.
Mais gare à la concurrence dans le cloud avec des acteurs au profil « pure player » influents comme Salesforce ou Workday et d’autres groupes qui, comme SAP, ne veulent pas rater le coche du cloud comme Oracle.
Crédit photo SAP : Luka Mucic (CFO) à gauche et Bill McDermott (CEO) à droite
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