Les facéties d’un chien déguisé en araignée, la polémique « Bendgate » autour de l’iPhone 6 Plus, l’originalité d’une pub Budweiser diffusée lors du Super Bowl… il est venu l’heure du traditionnel « Rewind », à l’occasion duquel YouTube publie le top 10 des vidéos les plus populaires sur sa plate-forme au cours de l’année.
Pour la première fois, le classement n’a pas seulement été établi au nombre de vues : la dimension de viralité est entrée en compte à travers des critères comme les partages et les commentaires. Mais le constat est plus ou moins le même qu’en 2013 : plus particulièrement perceptible dans le palmarès des clips musicaux, l’influence grandissante de la pop culture accompagne l’américanisation progressive de la Toile.
A défaut d’avoir vu évoluer sensiblement le profil de son audience, c’est sur le volet business que YouTube a connu les plus grandes avancées, au coeur de la convergence entre télécoms et audiovisuel. Après une année 2013 marquée par la conquête du mobile et le franchissement du cap symbolique du milliard d’utilisateurs par mois, la plate-forme vidéo – lancée en 2005 et propriété de Google depuis 2006 – a exploré des relais de croissance dans la publicité… et le premium.
La mise en place de chaînes thématiques payantes avait donné le ton en 2013. Elle a trouvé une continuité dans le lancement, voici quelques semaines, de YouTube Music Key, service de streaming musical par abonnement positionné comme un concurrent de Spotify, Deezer et consorts. Les négociations avec les détenteurs de droits auront été âpres. Notamment avec l’agence britannique Merlin, gestionnaire de 20 000 labels indépendants et souvent qualifiée de « quatrième major » aux côtés de Sony, Warner et Universal.
L’année 2014 avait débuté sous un autre conflit… avec les fournisseur d’accès à Internet. Fin janvier, Google lançait un baromètre aujourd’hui réactualisé à fréquence mensuelle et destiné à fournir des informations concernant la disponibilité réelle de YouTube sur les différents réseaux. Temps de réponse, taille des paquets transmis, stabilité de la connexion : plusieurs critères permettent de déterminer le confort de l’utilisateur dans la consultation de vidéos de différentes qualités.
Le mois de février s’était ouvert sur un bouleversement à la tête de YouTube. Salar Kalamangar, qui occupait le poste de CEO depuis octobre 2010, passait le témoin à Susan Wojcicki. Cette spécialiste de la publicité en ligne est une ancienne de Google : c’est dans son garage californien de Menlo Park que Larry Page et Sergey Brin ont développé, en 1998, leur moteur de recherche. Embauchée en 1999, elle a contribué au développement de la recherche par images, mais aussi du programme AdSense, dans le cadre duquel elle a géré les relations avec les annonceurs.
Au printemps, plusieurs rumeurs circulent. D’une part, le torchon brûlerait avec Yahoo, qui se serait rapproché de Youtubers pour développer sa propre plate-forme de streaming vidéo. D’autre part, le duo Google – YouTube viserait Twitch.TV. Cette plate-forme de diffusion vidéo en direct mettant en relation internautes et gamers tombera finalement dans l’escarcelle d’Amazon au cours de l’été.
La rentrée marque le lancement du programme Fan Funding. Ce système de financement participatif permet aux internautes d’apporter un soutien aux créateurs de vidéos en contribuant via le portefeuille électronique Google Wallet. Quelques semaines plus tard, le projet WatchMe voit le jour. Objectif : permettre aux développeurs d’intégrer, dans leurs applications Android, une fonctionnalité de diffusion vidéo en direct via YouTube.
Dernièrement, YouTube a soldé un contentieux de six années avec TF1 (groupe Bouygues) autour de la diffusion de vidéos sous droit d’auteur. Les deux sociétés ont signé un accord transactionnel autour de chaînes et de contenus originaux, à l’image des partenariats que la filiale de Google avait déjà noués avec M6 et Canal Plus.
En toile de fond, Facebook est devenu vraiment gênant pour YouTube. Avec désormais plus d’un milliard de vidéos consultées chaque jour par ses membres, le réseau social grignote des parts sur un marché de la publicité vidéo en forte croissance (6 milliards de dollars en 2014 selon eMarketer ; 9,5 milliards en 2016).
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Crédit photo : Chukcha – Shutterstock.com
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