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Rétrospective 2014 : la Bourse ou l’IT en quatre focus

L’économie Internet vue par la lorgnette de la Bourse est toujours aussi fascinante à suivre.

La vie est moins trépidante que celle de Wall Street à l’heure de la bulle Internet à la fin des années 90 (avant l’éclatement qui a sonné la fin de l’âge d’or de l’Internet 1.0). Mais quand même…L’année 2014 a été ponctuée par une série d’introductions en Bourse marquantes aux Etats-Unis et en France.

Plusieurs tendances se dégagent en prenant de multiples références d’IPO recensées sur les douze derniers mois. Des tentatives de financement par le marché qui ont plus ou moins convaincu les investisseurs.

La liste dressée par ITespresso.fr est non exhaustive mais elle permet de faire un tour global des acteurs du secteur IT (Internet et télécoms) qui ont pris le chemin de la Bourse.

Chine : Alibaba à la conquête de Wall Street, l’Empire du Milieu contre-Nasdaq

Les sociétés Internet chinoises visent de plus en plus souvent la Bourse aux Etats-Unis. L’introduction sur le NYSE d’Alibaba.com du nom du méga-groupe ecommerce de Jack Ma constitue le point culminant de l’année 2014 avec presque 22 milliards de dollars levés en septembre. C’est la troisième valeur Internet derrière Google et Facebook.

Toujours sur le NYSE, Jumei, un site chinois de vente de produits cosmétiques, s’arroge 245 millions de dollars dans le courant du mois de mai et Cheetah Mobile, éditeur de solutions de sécurité mobile soutenu par Kingsoft et Tencent, s’octroie 168 millions de dollars.

D’autres acteurs du Net chinois ont tenté leur chance via le prestigieux indice Nasdaq. C’est le cas de Weibo, considéré comme le Twitter chinois (286 millions de dollars levés avec son IPO survenue en avril) ou Tarena International (formation, services éducatifs et IT) qui lève 138 millions de dollars.

Le mois suivant, c’est Tuniu (voyages et loisirs en ligne) qui décroche 72 millions de dollars. Encore plus fort et toujours sous le signe du commerce électronique, JD.com lève 1,78 milliard de dollars à travers son IPO également bouclée dans le courant du mois de mai.

Plus récemment, Momo, une application chinoise à la croisée de la rencontre et du réseau social sur mobile, a levé 216 millions de dollars à la mi-décembre.

Quelques « pépites-IPO » aux USA : la percée de Lending Club

C’est bien joué de la part de Renaud Laplanche, le fondateur de Lending Club (plateforme d’octrois de prêts de particulier à particulier). Depuis San Francisco, cet entrepreneur français a réussi à s’imposer sur ce créneau novateur du crédit 2.0. En pleine session LeWeb organisée à Paris, Lending Club lève 870 millions de dollars avec son IPO au NYSE qui survient le 11 décembre.

Autre acteur en provenance d’Israël qui se distingue fin juillet : Mobileeye, éditeur de logiciels pour éviter les collisions entre véhicules, a décroché 890 millions de dollars via le NYSE.

Toujours en octobre, la touche IT de Boston cherche à démarquer par la Bourse : HubSpot, éditeur de logiciels pour les responsables marketing, décroche 125 millions de dollars. Encore plus fort avec Wayfair.com (décoration, mobilier) qui s’octroie 305 millions de dollars via le même canal de financement en Bourse.

Dans les autres introductions en bourse « made in USA » remarquées via le Nasdaq, Sabre, spécialiste « software et voyages en ligne » (propriétaire de Travelocity), lève 627 millions de dollars.

GoPro, fabricant californien de caméras HD embarqués pour sports extrêmes, empoche 427 millions de dollars en juin.

Pour la gestion de parcs de terminaux mobiles en entreprise (MDM), MobileIron décroche 100 millions de dollars en juin.

Dans la sécurité IT cette fois-ci, l’éditeur CyberArk, également d’origine israélienne, entre sur scène en septembre et lève 86 millions de dollars. Le mois suivant, Yodlee, qui exploite un hub pour applications financières, obtient 75 millions de dollars.

Dans la famille big data, je demande un spécialiste du langage Hadoop et je pioche la carte Hortonworks qui obtient un financement de 100 millions de dollars avec une IPO survenue le 12 décembre.

L’empreinte e-Commerce en Europe : des premiers pas parfois hésitants en Bourse

Quand l’Internet allemand vise la Bourse…Début octobre, Zalando, le réseau de sites de ventes de chaussures, lève 604 millions d’euros à la Bourse de Francfort.

Rocket Internet, la structure mi-holding mi-incubateur des frères Samwer qui a soutenu le démarrage des activités de Zalando, a enchaîné sur la place de Francfort en récoltant 1,4 milliard d’euros.

En novembre, le groupe de grande distribution Casino, d’origine française, a jeté son dévolu sur le Nasdaq pour introduire son pôle mondial e-commerce baptisé Cnova (incluant Cdiscount). Le résultat est décevant au final : « seulement » 188 millions de dollars levés.

Dans le domaine du voyage en ligne, notons l’introduction en Bourse de Bravofly Rumbo Group en Suisse survenue en avril. Récemment, il s’est emparé de Lastminute.com (jusqu’ici propriété de Sabre dont on reparlera plus bas).

Pour élargissant le spectre du e-commerce au gaming, on peut intégrer King Digital, éditeur du jeu populaire pour smartphone Candy Crush. En débarquant sur le NYSE en mars, il a récolté 500 millions de dollars.

France : Euronext tente de mobiliser l’IT via Enternext

Face à la concurrence des places boursières aux Etats-Unis, Euronext tente d’attirer les sociétés IT françaises. L’opérateur boursier met en avant le canal Enternext pour favoriser le financement des PME innovantes. Mais le résultat par rapport à l’objectif escompté n’est pas toujours convaincant.

C’est le cas de Viadeo qui a mené en juillet son introduction en Bourse : sur le compartiment B d’Euronext Paris, le réseau social BtoB a levé seulement 22 millions d’euros.

A la même période mais dans le segment des solutions « sans-contact » sécurisées à destination des marchés de l’identité et du transport, ASK a levé 22 millions d’euros sur Euronext paris (compartiment C).

Même topo pour Awox un peu plus tôt dans l’année : en avril, ce spécialiste français positionné sur l’Internet des objets a capté 21,5 millions d’euros. Autre valeur suivie : Ateme (solutions de compression vidéo) récupère 22 millions d’euros en juillet (compartiment C).

A noter également ce transfert en Bourse « spécial médias en ligne » réalisé à la mi-juin : Reworld Media passe du Marché libre à Alternext (segment pour les PME en croissance). Petit focus sur cette start-up de Pascal Chevalier (ex-Netbooster), qui veut convertir la presse magazine à l’ère du numérique. Elle a racheté des magazines des groupes Lagardère et Axel Springer mais aussi le titre Marie France au groupe Marie Claire.

En raison de son expansion en Asie, la société a récolté en avril un montant de 2 millions d’euros auprès d’Hera Capital, « du nom d’une société de gestion des placements » localisée à Singapour (source: Dynamique-mag.com). En 2012, Reworld Media avait également acquis Emailing Network (une base de 8 millions d’adresses e-mail).

Autre transfert du Marché libre vers Alternext : Safti Groupe, qui développe ses activités d’agent et conseiller dans l’immobilier en s’appuyant essentiellement sur Internet (comme I@D France).

En mai, Visiativ, intégrateur et éditeur de solutions logicielles collaboratives pour les PME/ETI basé à Lyon, monte sur le marché Alternext. Le spécialiste de la « transformation numérique en entreprise » lève 7,1 millions d’euros.

On trouve également un cas flagrant de split d’activités : la SSII Atos s’est séparée de sa filiale de paiement électronique Worldine en juin. Ce qui lui a permis de lever 575 millions d’euros (sans compter l’option de surallocation) via le compartiment A d’Euronext Paris.

Télécoms en Bourse : où sont les opérateurs à part Altice ?

Dans la foulée de Numericable qui a mené son introduction en Bourse fin 2013, la maison-mère Altice (en fait la holding d’investissement de Patrick Drahi basé au Luxembourg) a également fait appel en janvier au marché via Euronext à Amsterdam. « Le deal le plus important en Europe depuis un an », considérait Euronext dans la foulée.

Altice pariait sur un montant pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros en cas d’exercice de l’option de surallocation.

Aux Etats-Unis, signalons l’introduction de Zayo au regard de son implication sur le marché français. En juillet, l’opérateur américain (transit IP, infrastructures réseaux) a procédé à l’acquisition de Neo Telecoms (infrastructures fibre optique, data center, réseau Ethernet, transit IP et cloud) pour 59 millions d’euros. En octobre, Zayo franchit le cap de la Bourse via le NYSE et lève 400 millions de dollars.


A lire en complément :
Les nouvelles règles du crowdfunding en France (tribune)
– Capital-risque et start up : les 10 plus belles levées de fonds en France en 2014 (décembre 2014)

(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Christopher Penler)

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