L’affaire Valbuena et les attentats de Paris au top des actualités ; Kate Middleton au plus haut dans la rubrique people ; François Hollande, Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy devancés par Aléxis Tsipras chez les hommes politiques… Comme Google, Yahoo et Microsoft, Qwant dévoile le classement des recherches les plus populaires sur son moteur en 2015.
Mais qu’en est-il du business de la start-up, que l’on peut qualifier de « franco-allemande » depuis que le groupe de presse Axel Springer est entré à son capital ?
Les mesures de Similarweb.com (analyse du trafic des sites Web et des applications) font état de 7,1 millions de visiteurs uniques en novembre ; soit deux fois plus que les 3,45 millions recensés au mois de mai. La durée moyenne des sessions avoisine les 10 minutes, pour environ 4 pages consultées.
Difficile de soutenir la comparaison avec Google. Tout du moins en termes d’audience. Car pour le reste, Qwant joue l’alternative, en s’engageant sur « des valeurs européennes essentielles : respect de la vie privée des utilisateurs, anonymisation des requêtes et neutralité des résultats ».
Le moteur lancé en juillet 2013 par Jean Manuel Rozan et Éric Leandri – respectivement président et directeur général – s’appuie notamment sur le concept du « Freedom Qookie » : les fichiers témoins de connexion ne sont exploités par aucun tiers ; ils servent uniquement à optimiser l’expérience utilisateur.
En matière de coopération entre la France et l’Allemagne dans le secteur technologique, on peut considérer Qwant comme le successeur spirituel de Quaero, moteur de recherche multimédia ouvert en 2008 et fermé cinq ans plus tard.
En montant, en juin 2014, à 20 % du capital, Axel Springer avait adressé un signe fort à Google, après avoir cofondé l’Open Internet Project, collectif d’acteurs du numérique qui a dénoncé, auprès de Bruxelles, le monopole de la multinationale américaine sur le marché de la recherche en ligne.
Sur le volet financement, Qwant a obtenu, au mois d’octobre, une enveloppe de 25 millions d’euros apportée par la Banque européenne d’investissement dans le cadre du programme « InnovFin – financement européen de l’innovation », rattaché à l’initiative Horizon 2020 de la Commission européenne.
Dans le même temps, une version allégée du moteur (Qwant Lite) a été lancée pour les anciens navigateurs Web sur PC, mobiles et tablettes. En échange d’une meilleure réactivité, certaines fonctionnalités ont disparu : système de stockage des données, connexion aux comptes, mémorisation des préférences…
Plus récemment, Qwant Junior a vu le jour. Il s’agit d’une déclinaison plus sécurisée qui fait la part belle aux contenus pédagogiques à destination des 6-13 ans, avec cinq onglets : Web, Actualités, Éducation, Images et Vidéos. Une liste-noire de mots-clés tels que « Bataclan » et « décapitation » a été établie par l’université de Toulouse I.
Au cours de l’automne, Qwant a participé au Web Summit de Dublin, surnommé le « Davos des geeks ». L’entreprise a été, comme 17 autres start-up, sélectionnée par Business France (agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française) pour faire partie du « French Tech Pavilion ».
Plus tôt dans l’année, elle avait participé à la Nuit du Hack, en pilotant une série d’animations autour de thématiques relatives à la vie privée. Sa présence au CES 2016, du 6 au 9 janvier prochains, est également actée.
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