[Article mis à jour le 14 novembre 2017]
Stripe prend position dans la foule des néo-banques britanniques.
L’entreprise américaine, qui propose un kit complet pour gérer le paiement en ligne, participe à un tour de table de 71 millions de livres sterling (80,5 millions d’euros) bouclé par Monzo.
Le fonds californien Goodwater Capital et l’investisseur Michael Moritz – considéré comme l’homme le plus riche du pays de Galles – participent également à cette opération sans précédent pour la start-up basée à Londres.
Le dernier financement institutionnel officialisé par Monzo remontait à février 2017, pour un montant d’environ 20 millions de livres. Orange Digital Ventures était dans la boucle, au même titre que Passion Capital et Thrive Capital.
S’y était assortie une campagne de financement participatif qui avait permis de lever 2,5 millions de livres.
Le tour de table tout juste officialisé comporte aussi une composante crowdfunding qui ne sera toutefois accessible qu’à une partie des quelque 500 000 utilisateurs que revendique Monzo – contre 200 000 il y a 6 mois et 83 700 fin 2016.
Sur ce volet, la firme a déjà atteint le bas de la fourchette qu’elle avait fixée dans son dernier rapport annuel d’activité.
Le document, publié au cours de l’été, donne quelques indicateurs financiers : aux normes comptables IFRS, Monzo accuse, sur son exercice fiscal achevé le 28 février 2017, une perte nette d’environ 6,7 millions de livres.
Chaque compte actif représente un coût moyen de 50 livres par an.
Plusieurs leviers ont été identifiés pour réduire ces frais, à commencer par une internalisation progressive des différentes briques de l’infrastructure qui porte l’offre.
Ainsi est-il question de prendre ses distances avec l’entreprise allemande Wirecard, qui gère pour l’heure les paiements par carte.
Cette démarche se fera parallèlement à la transition des comptes prépayés (service de « porte-monnaie électronique » au sens de la législation britannique) vers les comptes courants.
Le déploiement a récemment débuté, à l’issue de trois mois de tests. Il se fait par étapes, une nouvelle carte devant être délivrée à chaque utilisateur.
Officiellement, il ne s’agit pas d’aller vers le modèle de la banque, entre prêts immobiliers et cartes de crédit. Monzo cherche plutôt à s’imposer comme « une plate-forme ou une place de marché qui donne aux gens visibilité et contrôle sur leur argent, qu’importe les services qu’ils utilisent ».
Autre levier de réduction des pertes : les retraits d’espèces hors zone euro, qui représentent 40 % des coûts par compte actif. Le mois prochain, des limitations seront appliquées sur ces opérations, après consultation de la communauté.
La start-up insiste sur cette dimension participative qu’elle avait également explorée en 2016 pour se trouver un nouveau nom, une société ayant revendiqué la paternité de la marque « Mondo » exploitée à l’époque.
L’obtention, au printemps, d’une licence bancaire au Royaume-Uni, facilitera le développement de Monzo sur un marché ultra-concurrentiel où les levées de fonds se succèdent : 83 millions de livres pour Atom Bank avec notamment le groupe bancaire espagnol BBVA, 66 millions de dollars pour Revolut avec la participation de pointures du capital-investissement dans la Silicon Valley…
Crédit photo : Monzo
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