RGPD : Firefox aura moins de cookies à bloquer en Europe
Mozilla resserre l’étau sur les cookies, dont l’usage a diminué en Europe sous l’ère RGPD.
Plus de 55 % du temps de chargement moyen des sites web est lié à des technologies de pistage des internautes.
Cet indicateur émane d’une société à l’origine d’une extension destinée au blocage des technologies en question. Mozilla l’a repris la semaine passée à l’occasion d’un point sur l’avenir de Firefox.
Le navigateur pourrait bientôt bloquer par défaut tous les modules de traçage qui ralentissent le chargement des pages. Un test est prévu ce mois-ci sur le canal bêta. L’intégration dans la version stable pourrait survenir fin octobre avec Firefox 63.
Mozilla vise la fin janvier 2019 – avec Firefox 65 – pour intégrer un autre blocage : celui des scripts utilisés pour le pistage entre les sites (cross-site tracking). Les techniques alternatives telles que le fingerprinting (identification d’un utilisateur grâce aux propriétés de l’appareil utilisé) sont aussi dans le collimateur.
Moins de cookies
L’initiative est annoncée dans la lignée d’une étude de l’université d’Oxford et du Reuters Institute.
Les deux organisations se sont intéressées aux sites d’information européens, qu’une précédente étude présente comme particulièrement riches en contenus externes (outils de personnalisation, de publicité, de mesure d’audience, etc.).
Deux séries de mesures ont été effectuées, à l’aide du logiciel open source webXray, sur quelque 10 000 pages en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Pologne, en Finlande et au Royaume-Uni.
Du rapport de synthèse émerge un constat : entre le premier pointage réalisé au mois d’avril et le second en juillet, le nombre de cookies et de requêtes vers des contenus tiers a diminué.
Ce n’est pas tant le nombre de pages concernées qui baisse (99 %), mais le nombre de cookies tiers implémentés sur lesdites pages : – 22 % en moyenne (- 32 % en France, à environ 70 cookies par page).
Les contenus externes proviennent toujours en moyenne d’une quarantaine de sources. Google est présent sur 96 % des sites étudiés (- 1 point entre avril et juillet). Le taux de pénétration de ses technologies est impressionnant, à commencer par DoubleClick (87 %, – 2 points) et Analytics (86 % ; – 2 points également).
L’usage des « boutons sociaux » régresse lui aussi : 77 % des sites examinés en exploitaient au mois de juillet, contre 84 % en avril.
Autre indicateur en baisse : la fréquence d’utilisation des cookies. Un enseignement que les auteurs de l’étude tempèrent, au sens où l’analyse s’est faite sans donner le consentement que les sites sont censés recueillir en application du RGPD.
Crédit photo : MarcelaPalma via Visualhunt / CC BY-NC-SA