L’année 2017 s’ouvre sous les meilleurs auspices pour Namely.
L’entreprise américaine, qui vise les PME « au sens large» (20 à 2 000 employés) avec ses solutions RH dans le cloud, officialise un tour de table sans précédent : 50 millions de dollars.
Investisseurs historiques, Sequoia Capital, Matrix Partners, True Ventures et Greenspring remettent au pot dans le cadre de cette opération emmenée par deux nouveaux entrants : Altimeter Capital et Scale Venture Partners.
Sur les tablettes de CrunchBase, le financement global obtenu par la société depuis le lancement de ses activités en 2012 dépasse désormais les 150 millions de dollars.
La plate-forme que Namely a façonnée en cinq ans a des airs de réseau social. Elle comporte des briques de gestion de la paye, des carrières et de la couverture santé, rendue obligatoire pour chaque citoyen américain avec la réforme « Obamacare ».
Le démantèlement annoncé de cette loi appelle une réflexion plus globale sur les changements qu’induira la prise de pouvoir de l’administration Trump.
L’enjeu est crucial pour Namely, qui se prépare à adapter son offre pour répondre à l’évolution des exigences en matière de conformité.
En tête de liste, la défiscalisation des heures supplémentaires. Sous l’impulsion des démocrates, le ministère du Travail devait porter de 23 660 à 47 476 dollars le plafond d’exonération.
La mesure devait, à l’origine, prendre effet en décembre 2016. Elle aurait concerné près de 4 millions d’Américains. « Aurait », car la justice en a décidé autrement. Et qu’Andrew Putzer, auquel le président élu compte confier le portefeuille du Travail, n’y est pas favorable.
L’intéressé s’est également prononcé contre l’idée d’un relèvement du salaire minimum à 10 dollars de l’heure – mesure que Donald Trump a prônée durant sa campagne, avant de se rétracter et de privilégier des réglementations « au niveau des États », à l’instar de ce qui s’est récemment passé à New York.
Namely anticipe un mouvement contraire dans les États à majorité démocrate, entre autres sur le dossier des congés payés parentaux. Mais aussi une mise au rancart, au niveau fédéral, de la fameuse « taxe Cadillac », qui visait à couvrir une partie des coûts de l’Obamacare en taxant à 40 % les produits d’assurance santé les plus onéreux.
Namely profite précisément de sa levée de fonds pour annoncer l’ajout, sur sa plate-forme, d’un module permettant d’accéder à des contrats d’assurance maladie « habituellement réservés aux grands comptes ».
Un autre service voit le jour, pour l’heure en bêta. Destiné à faciliter la gestion des employés payés à l’heure (58,5 % des travailleurs aux États-Unis, selon des données gouvernementales de 2015), il est associé à une pointeuse connectée.
Le socle RH reste d’actualité, avec sa base de données d’employés, son système de gestion des évolutions professionnelles, son fil d’actualités « social », son organigramme dynamique et son agenda.
Le tout est synchronisée avec la brique paye, qui automatise notamment la déclaration au fisc.
Pour ce qui est de la couverture santé, on relèvera cette place de marché qui permet aux salariés de choisir des produits d’assurance et éventuellement des offres annexes comme de la protection contre l’usurpation d’identité.
L’ensemble peut être connecté à d’autres système – dont NetSuite pour l’affichage d’éléments financiers, Bitium pour l’authentification, Litmos pour la formation en ligne… – via une API.
Crédit photos : Namely
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