Richard Stallman est à l’origine du mouvement du logiciel libre, et est co-créateur de l’OS libre GNU-Linux.
Il a participé à la conférence « Vers une société numérique libre » le 14 décembre dernier au Lavoir Moderne Parisien, dans le 18ème arrondissement de Paris, en présence d’Eva Joly.
La candidate EE-LV (Europe Ecologie – Les Verts) à l’élection présidentielle était spectatrice de l’évènement, mais a tout de même déclaré être « fière de porter le combat pour le logiciel libre aux présidentielles » et a rappelé être « pour l’abrogation de la loi Hadopi. »
Elle s’est ensuite assise pour écouter Richard Stallman présenter les 9 menaces contre la liberté numérique qu’il a identifiées.
Plusieurs d’entre elles sont des menaces directes contre la démocratie. Selon lui, le projet d’alphabétisation numérique des populations n’est désirable que « si la société numérique est libre. »
« Dans le cas contraire, je conseillerai à tout le monde de s’extraire du numérique. »
La première menace est la surveillance généralisée permise par le numérique. « C’est le rêve de Staline » avance même l’avocat du Libre. Dans Windows, Adobe Flash, les Kindle et – bien sûr – nos smartphones, il existe des « fonctionnalités de surveillance. »
Comme ces logiciels sont fermés et propriétaires, il est impossible, et même parfois illégal, de bloquer ces fonctions d’espionnage avance Richard Stallman.
Les habitudes de surf des internautes sont totalement fichées par leurs FAI et les services Web qu’ils utilisent.
Même en dehors du monde numérique, les caméras de surveillance et leurs données traitées par ordinateur permettent d’identifier à tout moment les individus. « C’est très commode pour un futur dictateur« , résume-t-il.
« D’habitude, ces systèmes sont utilisés pour attaquer la démocratie » quelle que soit la raison originale de leur mise en place.
Ainsi, le système de surveillance anglais des voitures (pour le péage de Londres) aurait été utilisé pour repérer – et arrêter – des militants se rendant à une manifestation.
« Il n’y a pas de moyen de se protéger de cette surveillance, sauf l’action politique. »
Deuxième menace : la censure d’Internet. Aux débuts du réseau des réseaux, ses initiateurs pensaient qu’il serait impossible de le censurer.
Il se révèle que cet idéal était prématuré. De la Chine à l’Iran, des pays arrivent à filtrer efficacement des contenus du Web pour la grande majorité des internautes, peu au courant des méthodes de contournement.
Mais même des démocraties censurent le Web, pour leurs propres raisons.
En France, les sites de paris en ligne étrangers sont bloqués. Au Danemark, une liste noire des URL à bloquer par les FAI existe.
Quand cette liste a été diffusée sur Wikileaks, le Danemark aurait tout simplement décidé de bloquer aussi cette page du site de dénonciation anonyme…
« L’existence de l’Internet libre est directement en danger« , assène Richard Stallman.
(la suite page 2 : faut-il rejeter logiciels propriétaires et services Web ?)
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