RIM veut sauver sa peau grâce à BlackBerry 10
RIM vient de rendre accessible aux développeurs le SDK (kit de développement logiciels) de son nouvel OS mobile BlackBerry 10, appelé à donner un coup de fouet aux terminaux du constructeur canadien, distancés par l’iPhone et les smartphones Android.
RIM (Research In Motion) a profité du 1er mai pour dévoiler ses outils de développement pour BlackBerry 10 (BB 10) dans le cadre de son BlackBerry World 2012 qui se tenait à Orlando ce mardi.
BlackBerry 10 est le nouvel environnement d’exploitation des terminaux du même nom, considéré par nombre d’analystes comme la dernière chance pour RIM de relancer l’intérêt du marché pour ses produits, souligne Silicon.fr.
Le SDK est disponible à partir de cette page. Il permettra aux développeurs de créer et tester leurs applications pour le futur OS mobile.
Face à l’agressivité de l’iPhone et des smartphones Android, sans compter l’entrée sur le marché des Windows Phone, le constructeur n’a eu de cesse de céder du terrain à l’échelle mondiale initiant une crise interne qui a provoqué un changement de direction et le départ de Jim Basilie, l’un des deux co-fondateurs avec Mike Lazaridis.
Quoi qu’il en soit, BB 10 s’inscrit comme un élément stratégique dans la poursuite de l’activité. Autant dire que le constructeur a « mis le paquet » pour proposer un environnement de développement ouvert et flexible visant à attirer (retenir à minima) sa base installée de développeurs susceptibles de proposer les applications qui séduiront les utilisateurs finaux.
Support du HTML5
BB 10 s’illustre notamment par un Native SDK doté de l’interface Cascades qui permettra de construire des applications natives en C/C++ ou en QML (Qt Modeling Language).
Selon RIM, cela ouvre la porte à des logiciels riches graphiquement sans utiliser de code graphique complexe et de bas niveau. Boutons, champs de saisie, animations, outils graphiques, ainsi qu’un plug-in Photoshop, compléteront l’interface utilisateur. De quoi, théoriquement, optimiser, voire accélérer, le travail des développeurs.
Ceux-là disposeront également d’un ensemble d’API (interface de programmation d’applications) qui donneront accès aux fonctionnalités cœur de l’OS comme le système de paiement et le push.
Enfin, avec SDK WebWorks, NSDK ouvre la porte au développement en HTML5, JavaScript et CSS, langages qui tendent à s’imposer comme plate-forme applicative de référence. Un signe d’ouverture qui devrait permettre aux développeurs d’exploiter le travail déjà effectué pour d’autres plates-formes.
Baisse d’intérêt des développeurs
BB10 est annoncée pour la fin de l’année (aucune date précise n’ayant été avancée) pour les utilisateurs finaux sur les futurs terminaux et la tablette PlayBook. L’OS Blackberry Playbook 2.0 tourne en effet sur un noyau QNX (un dérivé d’Unix) sur lequel se fonde également BB10.
Celui-ci unifiera ainsi les environnements smartphone et tablette du constructeur élargissant un peu plus les possibilités applicatives.
Il restera donc à vérifier l’engouement des développeurs pour ce nouvel environnement.
« L’enthousiasme des développeurs pour la plate-forme BlackBerry 10 est incroyable », se félicite Martyn Mallick, vice-président de l’alliance globale et du développement commercial chez RIM.
« Celle-ci a été conçue pour donner aux développeurs la possibilité de créer du contenu extraordinaire et de faire vivre aux utilisateurs une expérience unique. Le soutien et l’enthousiasme que nous ressentons chez de nombreux développeurs sont à la fois gratifiants et encourageants. Tous les jours, de nouveaux partenaires choisissent la plate-forme BlackBerry 10 pour développer leurs applications et les proposer aux utilisateurs. »
Néanmoins, selon Appcelerator (via IDC), l’intérêt des développeurs pour BlackBerry OS était passé de 20,7% au quatrième trimestre 2011 à 15,5% au premier trimestre 2012.
En revanche, 79% des développeurs intègrent désormais le HTML5 dans leurs travaux. Un bon point pour BB10 ouvert au langage standard du Web.