Les choses s’accélèrent pour Ripple.
La start-up, qui s’est constituée autour du protocole de paiement du même nom, boucle un tour de financement sans précédent : 55 millions de dollars.
Certains de ses investisseurs ont une particularité : ils sont aussi ses clients. C’est le cas de Standard Chartered et de Siam Commercial Bank, qui font leur entrée au capital.
D’autres remettent au pot après avoir participé, en mai 2015, à une levée de fonds de 28 millions de dollars (rallongée à 32 millions quelques mois plus tard avec le concours de Santander) ; en l’occurrence, Seagate Technology et CME Group.
Via sa branche de capital-investissement, Accenture Ventures se joint à l’opération, un an après la signature d’un partenariat avec Ripple en vue de proposer la technologie à ses clients.
En tenant compte des tours d’amorçage réalisés avec le concours de références comme IDG Capital Partners, Google Ventures et Andreessen Horowitz, la start-up a réuni, en un peu plus de quatre ans d’activité, un financement global avoisinant les 100 millions de dollars.
Anciennement dénommée OpenCoin, elle avait fédéré plusieurs projets indépendants dans l’univers des systèmes décentralisés, orientant finalement sa stratégie sur le développement d’une « technologie d’infrastructure de base pour les transactions interbancaires ». Ou comment offrir aux acteurs de la finance une solution de transfert de fonds en quasi-temps réel et sans frais de correspondance.
Reposant sur une blockchain, cette infrastructure permet, selon Ripple, d’économiser jusqu’à 33 % par rapport au coûts des transactions par les canaux traditionnels, grâce au contournement des réseaux d’acceptation.
La banque en ligne allemande Fidor, récemment tombée dans le giron du groupe BPCE, fut, début 2014, la première en Europe à exploiter commercialement la technologie, pour permettre à ses clients de transférer de l’argent dans un grand nombre de devises à l’international.
Depuis lors, l’expansion de Ripple sur le Vieux Continent s’est accélérée avec, en mars, l’ouverture d’un siège à Londres et le recrutement, comme directrice des ventes pour la zone Europe, d’une ancienne haute responsable de chez SWIFT. Un bureau est également implanté à Luxembourg depuis quelques semaines.
Le P-DG Chris Larsen, qui s’est confié à CNBC, insiste sur l’importance d’établir une « présence terrain » auprès des banques, avec des équipes d’ingénieurs. Une trentaine de pilotes ont déjà été réalisés dans le monde et une dizaine de partenaires sont entrés en phase d’exploitation commerciale.
Le dirigeant entrevoit aussi des perspectives dans le domaine des micro-paiements, en lien avec le développement de l’Internet des objets, qui pourrait permettre de transférer des sommes en deçà du centime.
L’activité progresse aussi en Asie. Ripple a annoncé, le mois dernier, la mise sur pied d’un consortium de 15 banques japonaises qui projettent d’utiliser ses technologies à compter du printemps 2017.
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