Malgré les baisses perpétuelles des tarifs de gros au sein de l’Union européennne, le roaming fait parler de lui à Barcelone à l’occasion du Mobile World Congress.
C’est un comble : les professionnels de la mobilité seraient frustrés de ne pas pouvoir exploiter leurs smartphones ou tablettes en 3G en raison d’offre de détails pour l’itinérance qui restent décourageants (merci le Wi-Fi).
La peur de la facture salée au retour d’un déplacement à l’étranger règne.
Même Stéphane Richard, P-DG du groupe Orange, l’avoue : « Le roaming, ça fait longtemps qu’on en discute avec les autres opérateurs (…). Le système actuel n’était pas satisfaisant, puisque les prix sont parfois tellement élevés qu’ils dissuadent l’usage. »
Le sujet a été mis sur la table lors d’une réunion à huis clos en marge du MWC entre les plus grands opérateurs du monde (France Telecom, Deutsche Telekom, Telefonica, Vodafone, Telecom Italia, Telenor, TeliaSonera, Telekom Austria, Vimpelcom et Hutchison Whampoa), hors les grands champions des Etats-Unis (AT&T, Verizon).
Orange en a profité pour lancer de nouvelles (micro-)initiatives visant à rassurer un peu sa clientèle : un forfait spécial roaming (10 minutes de voix, 10 SMS, 10 Mo de consommation data) facturé entre 4 et 5 euros par jour « avec le forfait UE ».
Destiné aux « utilisateurs occasionnels de roaming », il est d’ores et déjà disponible dans trois pays (Espagne, Belgique et Roumanie). Il sera étendu courant 2012 à d’autres pays (France, Royaume-Uni, Pologne…).
À fin 2011, Orange revendique plus de 25 millions de clients Orange Travel (un million de nouveaux clients en un an).
L’opérateur propose également une nouvelle application (Orange Travel App) de suivi de consommation de data depuis son smartphone.
Enfin, une fonction « Alerte » et « Plafond » a également été inaugurée pour les clients qui voyagent au-delà des frontières de l’UE dans une perspective de sensibilisation.
Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de l’Economie numérique, veut également bousculer les opérateurs et « libérer » le consommateur.
Dans la perspective d’un marché unique du roaming, elle souhaite donner la possibilité de choisir son prestataire télécoms pour les offres de roaming en cas de déplacement dans l’UE et d’imposer une nouvelle baisse des prix de gros.
Objectif : favoriser la concurrence et pousser les tarifs vers le bas en vue d’une vulgarisation de l’itinérance.
Un projet qui fait grincer des dents des opérateurs d’envergure internationale comme Vodafone, qui prône plutôt l’auto-régulation au lieu d’une obligation règlementaire pour baisser les prix de gros.
Mardi matin, la commission de l’Industrie, de la Recherche et de l’Energie du Parlement européen a approuvé de nouvelles propositions de régulation du roaming émanant de la Commission européenne.
Les eurodéputés seront appelés à un vote à ce sujet en avril.
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