Tout comme leurs homologues européens, les Français se montrent peu enclins, voire réticents à utiliser leur téléphone mobile lors de leurs déplacement à l’étranger. C’est l’un des principaux enseignements à tirer de la dernière étude menée par Ipsos pour le compte de l’opérateur Prixtel.
81% des 1004 Français de 16 à 75 ans interrogés entre le 15 et le 18 avril déclarent restreindre leurs usages mobiles lorsqu’ils se trouvent en Europe ou dans les départements d’outre-mer. 29% éteignent systématiquement leur téléphone dès qu’ils passent la frontière. 38% le laissent allumé, mais désactivent l’option d’itinérance dans le système d’exploitation. Une pratique plus répandue chez les 16-34 ans (51% des cas) que chez les 35-75 ans (32%).
Plus de la moitié des sondés conservent en priorité la fonction d’appels voix ; 32%, les SMS. Seuls 6% portent leur choix sur les mails ; 4%, sur la navigation Web ; 3%, sur les applications… et 1% sur les réseaux sociaux. Le montant moyen de leurs consommations hors forfait témoigne de cette prudence : 60% n’ont jamais dépassé les 50 euros de surcoût. 7% ont tout de même déjà reçu une facture de plus de 100 euros après un déplacement en Europe ou dans les DOM.
Autant d’éléments qui corroborent les tendances dégagées en début d’année par TNS Sofres. Sur les 1057 français consultés entre le 18 et le 27 janvier, 41% déclaraient ne pas allumer leur mobile hors des frontières de l’Hexagone. 40% affirmaient se passent des appels vocaux ; 33%, des SMS. 20% assuraient couper automatiquement les données cellulaires, dont certains en activant une option spéciale proposée par leur opérateur de réseau.
Seuls 5% reconnaissaient émettre autant d’appels qu’en France (8% pour la réception). 86% évoquaient une restriction de SMS sortants (83% pour les entrants). Alors que 16% expliquaient tenter de compenser en se connectant à des réseaux Wi-Fi, près de 10% faisaient part de leur préférence pour une carte SIM achetée sur place, généralement en prépayé.
Réalisée à l’échelle du continent avec plus de 28 000 personnes interrogées, cette étude a apporté de l’eau au moulin de la Commission européenne, la confortant dans son objectif d’abolir, d’ici 2016, la notion de roaming. C’est l’une des mesures adoptées fin 2013 dans le cadre d’un paquet législatif visant à réformer et à harmoniser le marché européen des télécommunications.
Pour encadrer, dans un premier temps, ces frais d’itinérance facturés par les opérateurs mobiles aux clients qui passent la frontière, Parlement, Commission et États membres ont convenu d’une tarification dégressive sur les terminaisons d’appels, dont le coût maximal en Europe sera rabaissé à 19 centimes HT au 1er juillet 2014, contre 24 centimes HT actuellement. Même tendance pour les appels reçus, qui seront plafonnés à 6 centimes cet été, contre 9 centimes depuis le 1er juillet 2013. Le rabais se porte surtout sur la data, passée de 0,70 à 0,45 euro le Mo l’année dernière, et qui atteindra, d’ici quelques semaines, les 0,20 euro du mégaoctet, toujours hors taxes.
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