Robolution Capital démarrera finalement avec une enveloppe de 80 millions d’euros.
Lancé officiellement ce 4 mars par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, ce fonds d’investissement dédié exclusivement à la robotique de services domestique et professionnelle avait pour objectif initial de lever 60 millions d’euros. Alimenté à parts égales par des financements publics et privés, il soutiendra des entreprises françaises et européennes dans des secteurs comme les véhicules sans chauffeur, la surveillance, la chirurgie, le nettoyage, l’agriculture, la construction et l’assistance à la personne.
Bpifrance y injecte 15 millions d’euros dans le cadre du FSN PME, secondant l’engagement du Fonds Européen d’Investissement (EIF). Côté privé, le projet est piloté par la société de gestion Orkos Capital, avec le concours d’AG2R La Mondiale, Orange, EDF et Thales, ainsi que plusieurs actionnaires individuels parmi lesquels Marc Simoncini, fondateur de Meetic.
Mesure phare du plan France Robots Initiative présenté par le gouvernement en mars 2013, Robolution Capital accompagnera les entreprises de l’amorçage à la phase de développement, avec des tickets de 300 000 euros à 3 millions d’euros. Son instigateur se nomme Bruno Bonnell. L’ancien président des sociétés Infogrames et Atari est aujourd’hui à la tête du syndicat français de la robotique de services (Syrobo).
Egalement actionnaire d’Awabot (robots de téléprésence) et de Robopolis (distributeur des aspirateurs de la marque iRobot), il résume : « Face à la concurrence internationale, Robolution Capital permettra […] de révéler les talents de la robotique européenne [et] d’aider concrètement les sociétés françaises […] du secteur« . Cité par Les Echos, Arnaud Montebourg ajoute : « Notre espoir de placer la France sur le podium mondial de la robotique est lié au fait que nous sommes un pays très innovant, que ce soit dans ses organismes publics ou privés« .
Robolution Capital aurait identifié, à l’échelle du continent, plus de 450 entreprises répondant à ses critères de financement. Une dizaine de dossiers pourraient être initiés avant l’été 2014. L’enveloppe de 80 millions d’euros – qui pourrait, à terme, être étendue à 100 millions d’euros – sera consacrée pour moitié à des structures françaises, sur les dix années à venir.
Selon la Fédération internationale de la robotique (IFR), le marché de la robotique de services concentrera 100 milliards d’euros à l’horizon 2018, contre 17 milliards en 2013, porté notamment par les services à la personne, tout particulièrement auprès des populations les plus âgées. Face à ces perspectives, les investissements se multiplient.
La semaine passée, à l’occasion du Mobile World Congress de Barcelone, le groupe français Parrot a annoncé une prise de participation à hauteur de 2,6 millions d’euros dans deux start-up : Airinov (télédétection agronomique par drone) et EOS Innovation (robots mobiles de surveillance). Industrie et pouvoirs publics abordent la confrontation homme-machine sous l’angle de la cohabitation productive : les robots ne sont pas voués à constituer des substituts au capital humain, mais des collaborateurs destinés à remplir les tâches les plus pénibles et les plus dangereuses.
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