La robotisation, une tendance inéluctable qui va malmener l’emploi ?
Selon l’étude Randstad Workmonitor*, 27 % des salariés en France considère que leurs métiers seront automatisés dans les cinq à dix prochaines années.
6% d’entre eux interrogés jugent inévitable cette évolution tandis que 21 % l’estiment probable. A l’inverse, 36 % des salariés du panel ne pensent pas à moyen terme être remplacés par un robot. Ils sont même 37 % à exclure cette possibilité.
Voilà pour la perception de la problématique vue de l’Hexagone. Dans le monde, nous ne sommes pas les plus alarmistes sur le sujet.
Sous le prisme de l’étude Randstad conduite dans 34 pays, la moyenne générale se situe à 31 %.
La crainte d’être remplacé par un robot au travail est plus forte en Asie. Dans trois pays comme l’Inde, la Malaisie et la Chine, plus de 50% des répondants estiment que leur métier sera affecté par ce phénomène d’automatisation/robotisation (69% en Inde).
A l’inverse, c’est dans les pays européens que l’on relativise le plus cette vision de substitution du robot à l’humain. L’Allemagne affiche un résultat similaire à la France (27 %).
Aux Etats-Unis (comme au Royaume-Uni), cette proportion atteint 30 %. Au Japon connu pour ce mélange de tradition et de modernité (deuxième pays le plus robotisé au monde derrière la Corée du Sud), ce n’est pas vraiment une préoccupation majeure : un salarié sur 4 interrogés pense que son métier sera automatisé à terme).
A travers cette étude, Randstad cherche également à souligner l’importance des filières de formations technologiques synthétisées sous l’acronyme STEM (équivalent en anglais pour sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) qui permettent de déboucher sur des métiers et des compétences qui vont a priori échapper à la robotisation des tâches.
S’il fallait refaire son parcours, 63 % des salariés des 34 pays interrogés déclarent qu’ils se tourneraient vers des branches professionnelles en lien avec le cercle STEM.
Le débat innovation/emploi est intense mais il faut en discuter sereinement de l’avenir du travail en prenant en compte les progrès technologiques qui s’accélèrent : essor de l’économie numérique, automatisation des tâches répétitives et subalternes, intelligence artificielle, connectivité performante et robotisation. Sans tomber forcément dans le piège de la vision de l’uberisation systématique des professions et des secteurs d’activité.
Randstat rappelle quelques études ou essais marquants sur l’impact de la robotisation sur l’emploi, comme l’étude du Forum économique mondial (Davos 2016) : cinq millions d’emplois seraient perdus d’ici 5 ans dans les 15 premières économies mondiales (7,1 millions de destructions d’emploi pour 2,1 millions de créations).
La réflexion de Martin Ford dans son ouvrage « Rise of the Robots : Technology and the Threat of a Jobless Future » (2015) est également perçue comme une référence.
Spécialiste des ressources humaines et du travail par intérim, Groupe Randstad a mené l’étude Workmonitor pour la France en novembre 2015 auprès d’un panel de 1000 employés âgés de 18 à 65 ans. La quatrième vague de l’étude a été menée dans 34 pays (13 5000 salariés concernés) entre le 21 octobre et le 4 novembre 2015.
(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : ra2studio)
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