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Comment les robots accompagnent notre évolution économique et sociale ? Tribune Investance

La robotique représente une avancée technologique qui va s’avérer structurante pour la société d’aujourd’hui et qui va continuer d’évoluer pour s’inscrire sur le long terme.

Elle doit gagner son procès social en répondant à des besoins précis, créer de la richesse et accompagner l’humain.

Ses limites sont insoupçonnées, et sa gouvernance se doit d’être à la hauteur de son potentiel.

Les robots : pourquoi ?

1.    Pour plus d’efficacité et de prédictif

Il existe des robots mécaniques et il existe des robots logiciels. Les robots mécaniques n’ont cessé de voir augmenter leur degré de précision, dans les industries militaire et automobile notamment ; dans le milieu médical plus récemment.

Il y a six mois, Star (Smart Tissue Autonomous Robot) menait pour la première fois une opération chirurgicale sur des tissus mous.

Les robots mécaniques humanoïdes, tels Pepper et Romeo, sont capables de remplir des rôles d’accueil et d’aide à la personne.

Romeo par exemple, s’attelle à servir des personnes âgées ou souffrant d’un handicap, un peu comme un chien d’aveugle répondrait aux demandes de son maître. Doté de la parole et de mains, il est conçu pour assister une personne dans son quotidien. Les premiers exemplaires ont déjà été commandés par des laboratoires français et européens – son introduction dans les établissements médicalisés devrait suivre prochainement.

Pepper, quant à lui, est capable de reconnaître les principales émotions humaines et d’adapter son comportement en fonction de l’humeur de son interlocuteur.

Aujourd’hui, plus de 140 magasins SoftBank Mobile au Japon l’ont intégré comme une nouvelle manière d’accueillir, d’informer et de divertir les clients. Depuis peu, Pepper est aussi devenu le premier robot humanoïde à avoir rejoint les foyers japonais.

Il existe également des robots logiciels, plus communément appelés assistants virtuels. Leur développement est rapide bien que peu visible ; se nichant dans l’automatisation de tâches à l’arrière d’un ordinateur ou directement sur serveur.

Ces assistants sont conçus pour se connecter à des applications multiples et gérer les données informatiques de manière aussi efficace que bon marché.

Paramétrés pour suivre des processus basés sur des règles, les robots logiciels peuvent être dotés d’intelligence artificielle. C’est-à-dire qu’ils peuvent prédire une réponse, avec un degré de certitude déterminé, suite à l’analyse de données historiques.

C’est le cas de la technologie S.P.A. (Smart Process Automation), leadée par WorkFusion depuis New-York.

2.    Pour relever les défis sociaux et économiques

Le développement de la robotique est lié à deux facteurs clés, le progrès technologique et l’acceptation sociale, qui évoluent sur des courbes de temps différentes. Une innovation ne va pas de soi, elle doit gagner son procès social.

La population française est vieillissante et son renouvellement n’est pas assuré, du fait d’un taux de fécondité en baisse à 1.93.

Ainsi dans un système social de redistribution, la nouvelle génération se doit de travailler avec une plus grande efficacité, si elle ne souhaite pas entamer la qualité de vie de ses anciens.

En même temps, la dégradation de l’environnement nous contraint à rationaliser l’usage de nos ressources, notre consommation et donc nos outils de production.

Entre la logique du « high-tech » et du « low-tech », on observe surtout une croissance molle et une société à deux vitesses.

Des « villes en transition » se constituent de San Francisco à Munich en passant par Lyon. Elles s’inscrivent au sein d’un processus impliquant la communauté et visant à assurer la résilience de la ville face au double défi que représentent le pic pétrolier et le dérèglement climatique. Ces initiatives sont de véritables laboratoires pour le modèle social à venir.

Pour percer le secteur banque-finance-assurance, les robots logiciels, la blockchain, et autres solutions novatrices, doivent non seulement garantir un retour sur investissement rapide, mais aussi augmenter la sécurité des opérations.

Le risque de pénalités réglementaires est tel, qu’un système de gouvernance de la donnée et des processus est devenu un pré-requis à toute stratégie pérenne.

Certains éditeurs proposent une plateforme d’où se pilotent les workJows liant Machine Learning et humains pour une plus grande évolutivité.

Les solutions proposées « on-premise », plutôt que via le cloud, seront cette année encore privilégiées, pour le respect des contraintes d’architecture informatique et de confidentialité de la donnée.

Les robots : comment ?

1.    Comme moyen de production de richesses et d’accompagnement de l’humain

Le robot va-t-il assister l’humain, le remplacer ou l’anéantir ? Le poids des mythes est encore présent aujourd’hui et va de pair avec la méconnaissance du sujet. Tel un étranger appartenant à une communauté minoritaire, le robot pourrait mettre en péril la sécurité de la nation.

Les lois de la robotique édictées par Isaac Asimov, sont d’ailleurs présentes afin d’encadrer cette menace supposée. Elles consistent à paramétrer le robot avec trois règles conditionnelles successives, sachant que la première loi est qu’ « un robot ne peut porter atteinte à un être humain».

Le robot a été pensé par l’homme pour le servir. Capable de produire rapidement et sans rechigner, il peut achever des tâches laborieuses. Ainsi le robot a remplacé nombreux paysans et ouvriers, et a permis à l’humain d’aller plus loin que la satisfaction de ses besoins primaires.

Les métiers de la banque-finance-assurance ont d’ailleurs été imaginés et développés par l’homme – comme d’autres centres d’expertise.

En ce sens et par extrapolation, le chômage représente le manque de créativité de l’humain, ou le temps de loisir qu’il pourrait s’octroyer une fois ses besoins fondamentaux satisfaits – via la répartition de ressources. Les utopistes pourraient imaginer un monde dans lequel les robots produisent les richesses afin que les hommes puissent se les répartir.

De moins en moins réduit à un statut d’ouvrier, le robot apparaît davantage tel un compagnon avec lequel il peut être plaisant d’interagir. Certains robots sont dotés d’humour, comme Pepper ou encore Emiew ; d’autres peuvent nous transporter de manière autonome tels que Google car ou Tesla.

Bien que l’intelligence artificielle ait progressé, les chercheurs estiment qu’il faudra encore entre 30 et 50 ans pour que nous arrivions à l’ère de l’intelligence artificielle forte. Cette dernière pourrait être l’ultime création de l’homme, dans le sens où elle nous suggérerait le reste à faire ; plus rapidement et en prenant en compte plus de données.

2. Comme une ressource qu’il faut gouverner

La robotique représente une source de renouveau sans précédent. Toutefois les avancées qu’elle permet peuvent s’avérer excessives ou non adaptées à une période donnée. Pour profiter au plus grand nombre, elle doit bénéficier d’une gouvernance stable et scientifique.

Le transhumanisme, le trading de haute fréquence, le développement d’algorithmes opaques, etc, sont des terrains de jeu intéressants mais dont les limites restent à définir. Ils font appel à l’esprit pionnier et conquérant de contrées lointaines, avec ses avantages et ses inconvénients.

Selon une étude de l’OCDE parue en juin 2016, 9% des emplois seraient automatisables. Ce taux est moins alarmiste que d’autres car les auteurs soutiennent que le temps d’intégration de l’automatisation est long, ralenti par les obstacles économiques, légaux et sociaux, de telle sorte que souvent la substitution technologique ne s’effectue pas comme prévu – la population s’adapte et se forme à nouveau.

En France plus récemment, l’intervention du Docteur Laurent Alexandre au Sénat a été remarquée (voir vidéo YouTube). Il alerte sur l’obsolescence des outils éducatifs, qui ne forment pas à des métiers compatibles avec l’intelligence artificielle – de niveau faible actuellement – contrairement à des pays plus enclin aux nouvelles technologies.

Les outils de gestion de l’administration semblent connaitre un retard technologique sévère. Une amélioration douce pourrait être l’addition de robots logiciels – comme le font un nombre grandissant d’entreprises – dans une recherche d’efficacité opérationnelle et de gouvernance précise.

Une évolution plus marquée pourrait passer par le changement de modèle en faveur de la « démocratie liquide » par exemple. Il s’agit d’un système alliant démocraties directe et indirecte, qui s’appuie sur les nouvelles technologies afin de faciliter et de sécuriser le processus de vote des citoyens.

Ainsi, les robots logiciels et humanoïdes deviennent de plus en plus présents dans nos vies. Programmés à notre image, ils semblent nous vouloir du bien. Ils participent à la création de valeur en interagissant avec nous dans différents domaines, de manière efficace, drôle ou innovante.

Pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier, leur potentiel reste encore à découvrir et à gouverner. Toutefois la question demeure : peut-on véritablement encadrer une intelligence qui à terme nous dépasserait ?

Une tribune de Claire Tessier, Senior Consultant Robotic Lab Leader chez Investance Partners (cabinet conseil stratégie et gestion du changement de l’industrie financière) –
Extrait du rapport « Year Ahead » 2017 (voir article ITespresso.fr associé)

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