Salesforce n’a mis la main ni sur Twitter, ni sur LinkedIn. Mais il y a eu des discussions… sur lesquelles Marc Benioff est revenu ce mercredi dans le cadre de la conférence WSDJ organisée à Laguna Beach (Californie).
Quand bien même rien n’est encore joué pour Twitter*, le cofondateur et principal dirigeant du groupe américain – présenté comme le leader mondial des logiciels CRM – en parle au passé.
Il assure avoir laissé tomber l’affaire dès lors que les actionnaires de sa société ont eu vent des négociations… et qu’ils ont commencé à exprimer leur inquiétude.
« En une quarantaine d’acquisitions, jamais nous n’avions été confrontés à de telles fuites. […] C’est une situation qu’on ne sait pas vraiment gérer », résume-t-il, sans aborder plus en détail la manière dont il envisageait d’intégrer Twitter, « pour éviter des haut-le-cœur chez les actionnaires ».
Salesforce a longtemps eu la faveur des pronostics parmi les candidats supposés à l’acquisition de Twitter. La publication, le 14 octobre dernier, d’un entretien avec le Financial Times, avait mis fin au suspense.
Dans cette interview, Marc Benioff avait officiellement tiré un trait sur Twitter, expliquant que des éléments comme « le prix » et « la culture d’entreprise » avaient influé sur sa décision… Sans oublier, en toile de fond, la pression de certains actionnaires qui réclamaient ouvertement que la société se concentre sur son cœur d’activité, jugé fragile au regard des objectifs non atteints sur le dernier trimestre.
Qu’en est-il sur le dossier LinkedIn ? Marc Benioff est formel : il « appréciait vraiment certains fondamentaux du business ». Des fondamentaux qu’il aurait « amplifiés » en jonction avec l’offre de Salesforce, mais sans « créer de barrières à l’entrée »… au contraire de Microsoft.
L’intéressé en est persuadé : la firme de Redmond prévoit d’associer ses données à celles de LinkedIn pour en faire une offre commerciale. Il en réfère à des propos tenus fin septembre par Scott Guthrie (vice-président chez Microsoft) lors de la Deutsche Bank Conference.
« La dernière fois que je me suis renseigné, c’était illégal », lance-t-il au sujet de cette pratique.
Salesforce tente désormais de faire obstacle à la validation du deal par la Commission européenne.
Affirmant avoir le soutien de « dizaines d’autres sociétés dont Oracle », l’éditeur se dit confiant à l’égard de Margrethe Vestager. La commissaire européenne à la concurrence a effectivement adressé un signal positif en reconnaissant dernièrement que Bruxelles allait devoir s’intéresser de plus près aux fusions-acquisitions qui impliquent des données à forte valeur.
* Il est tout de même question d’un accord trouvé avec Disney sur une offre à près de 30 dollars par action. Mais l’information est difficile à vérifier en l’état.
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