Sam Ramji (Microsoft & open source): ‘Nous sommes une compagnie très ouverte’

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Depuis six ans, Microsoft expérimente l’open source sans rien céder à son modèle propriétaire. Le point avec le responsable open source de l’éditeur.

La politique open source de Microsoft n’est pas l’aspect stratégique le plus transparent de l’éditeur. Du moins aux yeux de nombreux clients, concurrents et développeurs (et journalistes). Schématiquement, d’un côté Microsoft s’unit à Novell autour d’accords de licences croisées et de développements sur la plate-forme Linux. De l’autre, Steve Ballmer accuse régulièrement éditeurs et utilisateurs de Linux de violer la propriété intellectuelle de Microsoft. En 2001, le directeur général de Microsoft n’hésitait pas à comparer Linux à « un cancer » et, en janvier 2005, Bill Gates en personne qualifiait de « communistes » les acteurs qui ne partagent pas sa vision de la propriété intellectuelle.

Et pourtant, « Microsoft expérimente l’open source depuis six ans« , défend Sam Ramji, directeur stratégie Open Source et Linux chez Microsoft. De passage à Paris, le patron du laboratoire open source a rencontré la presse, ce mercredi 17 octobre 2007, pour faire le point sur la stratégie de l’éditeur de Redmond en matière de logiciel libre. Qu’on ne s’y trombe pas! Si Microsoft s’intéresse au modèle open source, c’est bien à travers son potentiel de croissance économique (comme nombre de ses concurrents) et non pas pour la philosophie de partage des ressources et des idées sur lequel repose le mouvement du libre.

« Le coeur de l’activité de Microsoft est la plate-forme. Mais la plupart des applications informatiques [qui tournent dessus] ne proviennent pas de Microsoft« , analyse Sam Ramji. « Il est dans notre intérêt d’améliorer Windows dans l’objectif de supporter ces technologies afin de renforcer l’adoption de la plate-forme. » Et de citer l’exemple emblématique Firefox dont la montée en puissance n’est plus à démontrer. Afin d’assurer une bonne optimisation du navigateur au panda rouge sur Vista, le patron du laboratoire open source de Microsoft n’avait pas hésité à inviter à la fin de l’été les développeurs de Mozilla à se rendre dans son siège de Redmond.

Deux licences Microsoft open source

Depuis 2001, donc, Microsoft s’est impliqué dans de nombreux projets autour du libre, que ce soit à travers les développements applicatifs (compilateur Windows Installer Toolkit, Rotor, Windows CE, Ajax Controler Extension, traducteur ODF/OXML, langage IronPython et IronRuby…), la multiplication des partenariats (JBoss, Zend, XenSource, MySQL, SugarCRM…) et des programmes (Shared Source Program, le laboratoire Port25, la plate-forme de développement CodePlex, l’Interop Vendor Alliance…).

Un investissement qui s’est notamment concrétisé, le 12 octobre 2007, par l’approbation de deux licences Microsoft par l’Open Source Initiative (OSI), une organisation dédiée à la promotion des logiciels éponymes. Les Microsoft Public License (Ms-PL) et Microsoft Reciprocal License (Ms-RL) sont respectivement comparables aux licences BSD (redistribution très libre du code) et GNU GPL (restriction d’utilisation selon le principe du copyleft). A la différence que les licences de Microsoft « apportent plus de simplicité« , selon Sam Ramji. Plus de 600 projets des 1 900 que compte CodePlex auraient adopté l’une ou l’autre des licences open source Microsoft.