Sam Ramji (Microsoft & open source): ‘Nous sommes une compagnie très ouverte’

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Depuis six ans, Microsoft expérimente l’open source sans rien céder à son modèle propriétaire. Le point avec le responsable open source de l’éditeur.

Ces récentes incursions dans le modèle open source ne doivent pas cacher l’esprit d’ouverture qui anime de longue date l’éditeur de Windows, selon son porte-parole. « Si on regarde 15 ans en arrière, Microsoft est une compagnie très ouverte à travers la fourniture des API [interface de programmation d’applications, ndlr], la documentation, les kits de développement, etc.« , soutient le responsable de Redmond, « ce qui a changé ces cinq dernières années, c’est notre capacité à fournir le code de nos technologies. »

La stratégie de l’intimidation pour faire des affaires

Une stratégie qui se concrétise notamment par le développement de connecteurs PHP pour Active Directory, ou l’intégration de serveur Linux dans l’hyperviseur de virtualisation de Windows Server 2008… « L’open source présente l’opportunité de développer de meilleures applications, plus facilement administrables« , résume Sam Ramji. Mais derrière ces améliorations, la compétition n’en reste pas moins féroce. « Windows est en compétition avec Linux, Microsoft est concurrent de Red Hat… la compétition est le moteur de développement de l’entreprise. »

Quid des menaces qui planent sur les utilisateurs de Linux ? « Vis-à-vis de nos clients, nous devons avoir l’attitude la plus claire possible« , justifie Sam Ramji . Son avis n’est pas aussi tranché que celui de son patron. En effet, le bouillonnant Steve Ballmer, PDG de Microsoft, est plus enclin aux menaces de procédures judiciaires. « En 32 ans d’existence, nous avons attaqué trois fois en justice. L’année dernière, nous avons dépensé 100 millions de dollars pour nous défendre. Les procès ne sont pas bons pour les affaires et rendent nerveux le consommateur« , plaide-t-il.

C’est pourtant bien cette stratégie d’intimidation (synthétisée sous l’acronyme anglo-saxon FUD pour fear, uncertainty and doubt) qu’appliquent (trop) souvent les grands acteurs de l’industrie informatique pour « faire des affaires ».