Dans un contexte d’incertitude sur un marché des smartphones qui commence à montrer des signes de saturation, les derniers prévisionnels de Samsung Electronics, établis à l’issue du 2e trimestre 2013, laissent entrevoir un recul d’activité sur le mobile.
La filiale électronique grand public du groupe high-tech sud-coréen n’aurait pas généré, sur ce segment stratégique qui représente habituellement 70% de ses bénéfices, le bilan escompté.
Son résultat opérationnel sur la période de mars à juin s’afficherait en l’occurrence à 8,3 milliards de dollars, en hausse annuelle de 47%, mais en dessous des attentes des analystes, qui tablaient sur 8,9 milliards de dollars.
Évoqué depuis quelques semaines par des sources de l’industrie proche des sous-traitants, ce prétendu tassement des ventes de smartphones est confirmé à demi-mot par plusieurs actionnaires du groupe.
Ces derniers misaient initialement sur une croissance à deux chiffres du volume de ventes. Ils évoquent aujourd’hui 72 à 75 millions d’exemplaires écoulés au cours du 2e trimestre, soit environ 6% de plus qu’il y a un an.
Sur un marché concurrentiel dont Samsung a pris les rênes l’année passée, l’équation se complexifie sous l’impulsion de fabricants asiatiques – notamment les Chinois Huawei et ZTE – prêts à compresser leurs marges pour toucher en premier lieu les pays émergents.
Contrarié dans une montée en puissance jusqu’alors fulgurante, le fabricant des Galaxy pourrait se voir contraint à exploiter un autre relais de croissance : les composants, tout particulièrement les puces mémoire, dont les prix restent élevés.
Analystes et investisseurs émettent néanmoins des réserves quant à la capacité de ce business à pallier sur le long terme le déficit potentiellement généré par les smartphones.
C’est dans cette optique que Samsung poursuit, au-delà des chaînes de production, son offensive sur le terrain, optimisant la visibilité de ses produits via des espaces de vente « in-store », ouverts dernièrement dans certaines boutiques du groupe de distribution américain Best Buy.
La stratégie marketing est tout aussi agressive. Elle a d’ailleurs concentré, en 2012, plus d’investissements que la R&D, une première depuis au moins trois ans, selon Reuters.
Autre perspective à l’horizon 2014, le marché des « wearable technologies », ces vêtements et accessoires intelligents sur lesquels lorgnent aussi Apple, Microsoft et Sony.
Samsung ne publiera les résultats officiels de son 2e trimestre calendaire que le 26 juillet prochain, mais au regard des estimations, la sanction des marchés ne s’est pas fait attendre.
Ce jeudi, en fermeture de séance à Séoul, le titre boursier de la multinationale sud-coréenne s’affichait en recul de 3,8%, à 1108,60 dollars.
En un mois, il a perdu environ 17% de sa valeur, la capitalisation de Samsung chutant en parallèle de 34,2 milliards de dollars.
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