Santé connectée : un auxiliaire nommé Apple Watch
L’écosystème santé autour de l’Apple Watch s’élargit avec un dispositif associant capteur et application pour détecter les troubles du rythme cardiaque.
L’Apple Watch, « votre meilleur atout forme et santé » ?
C’est la mention qui remonte, sur les principaux moteurs de recherche, en regard du lien vers le site commercial d’Apple pour la France.
Les résultats sont similaires pour le site américain : la montre connectée est décrite comme « l’appareil ultime pour une vie en bonne santé ».
Apple y a dédié une application qui réunit les données d’activité, de sommeil et de nutrition, y compris en provenance de services tiers.
Certains de ces services sont basés sur des accessoires… à l’image du KardiaBand, qui vient d’être approuvé par la FDA (Food and Drug Administration), agence chargée d’autoriser la commercialisation des produits alimentaires et médicamenteux sur le sol américain.
Une quarantaine de volontaires ont participé aux essais cliniques de ce dispositif qui se greffe à l’Apple Watch sous la forme d’un bracelet pour permettre l’enregistrement de données d’électrocardiogramme monocanal. En d’autres termes, de mesurer le rythme cardiaque et de détecter d’éventuelles anomalies.
Le produit est conçu par AliveCor, start-up derrière laquelle on trouve Vic Gundotra. Cet ingénieur logiciel de formation a fait carrière chez Microsoft, puis chez Google, où il avait notamment supervisé le développement des applications mobiles et du réseau social Google+.
Le KardiaBand constitue, dans son fonctionnement de base, une déclinaison du KardiaMobile, destiné à être fixé non pas sur une montre, mais sur un smartphone.
Allô docteur ?
Les jonctions avec l’Apple Watch vont néanmoins plus loin que la simple intégration au bracelet.
AliveCor propose en l’occurrence une application capable d’analyser, au travers d’une technologie baptisée SmartRhythm, les données remontées par les capteurs de la smartwatch pour détecter d’éventuelles incohérences entre le rythme cardiaque et l’activité en cours.
Si une telle incohérence est repérée sur la base des mesures de l’Apple Watch, il est suggéré à l’utilisateur d’effectuer, avec le KardiaBand, un électrocardiogramme qui offrira des résultats plus précis en scrutant l’activité électrique du myocarde.
AliveCor affirme que son dispositif peut mettre en lumière la fibrillation auriculaire, principal trouble du rythme cardiaque caractérisé par une contraction rapide et irrégulière des oreillettes.
La start-up reconnaît que les recommandations faites par l’application ne sont pas forcément toutes pertinentes, entre autre du fait de certaines activités non détectées par l’Apple Watch (comme la pratique du home-trainer) et de comportements à risques tels que la consommation d’alcool.
La mesure de la pression artérielle est également prise en charge avec des appareils tiers, mais les résultats, basés sur les données de l’American Heart Association, ne sont pas conçues pour établir de diagnostic, précise AliveCor sur le Play Store en réponse à une mauvaise évaluation.
Un peu plus d’Apple Watch
Au-delà des 199 dollars que coûte le produit (pas encore disponible en France, au contraire du KardiaMobile), il faut compter 99 dollars par an (ou 9,99 dollars par mois) pour accéder à l’ensemble des fonctionnalités de l’application. Particulièrement l’historique illimité, les rapports personnalisés… et l’accès à SmartRhythm.
Des partenariats ont par ailleurs été établis avec des cardiologues agréés par l’ordre des médecins des États-Unis, pour des diagnostics payants.
La certification du KardiaBand par la FDA intervient en quasi-parallèle du dernier pointage d’IDC sur le marché des wearables.
Au sens du cabinet d’études américain, Apple en a capté 10,3 % au 3e trimestre, avec 2,7 millions de montres livrées, contre 1,8 millions sur la même période en 2016.
Crédit illustrations : AliveCor