Le tribunal correctionnel de Paris a rendu le 2 mai son jugement dans le procès qui opposait SFR à Etienne Cendrier. En qualité de président de l’association Robin des Toits qui « luttent pour la sécurité sanitaire des populations exposées aux nouvelles technologies de télécommunications sans fil », celui-ci avait été poursuivi par Orange et SFR pour diffamation à la suite de la publication d’une interview diffusée dans Le Journal du Dimanche en date du 9 novembre 2003. Dans cet article, Etienne Cendrier mettait en cause les pratiques des opérateurs de téléphonie mobile.
Dans sa décision, le tribunal a reconnu le caractère diffamatoire des propos d’Etienne Cendrier mais a prononcé la relaxe en lui reconnaissant le bénéfice de la bonne foi. Selon un communiqué de presse diffusé le 2 mai par SFR, la justice « n’a en aucune façon considéré que les propos incriminés étaient exacts ».
Réelle transparence des mesures, assure SFR
Le coeur de la polémique porte sur les effets liés à l’exposition de la population aux rayonnements électromagnétiques émis par les antennes-relais. « L’Organisation Mondiale de la Santé et les groupes d’experts sanitaires consultés par les pouvoirs publics, en France comme à l’étranger, arrivent tous aux mêmes conclusions : il n’y a pas de danger pour la santé à vivre près d’une antenne-relais. », soutient mordicus SFR.
L’opérateur mobile assure que les mesures de champs électromagnétiques par des « bureaux de contrôle indépendants », accrédités COFRAC (Comité Français d’Accréditation) et selon le protocole de mesure en vigueur établi par l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR) sont réalisées « dans la plus parfaite transparence ».
Doutes sur la compatibilité téléphonie mobile et santé
Difficile de savoir qui a réellement gagné dans ce round judiciaire car l’association Robin des Toits revendique également « une grande victoire » dans son propre communiqué également daté du 2 mai.
Elle estime qu’à travers le jugement rendu par la justice, « il n’est pas diffamatoire d’émettre des doutes sur la compatibilité de la téléphonie mobile avec la Santé Publique aujourd’hui et de remettre en cause l’indépendance des bureaux de contrôle qui mesurent la puissance des antennes-relais. »
Visiblement, Robin des Toits est loin d’être convaincu de l’indépendance des mesures réalisés par les bureaux d’études. « Le noyau d’experts financés par les opérateurs, et qui est à l’origine des rapports officiels plaidant l’absence totale de dangerosité pour la santé de la téléphonie mobile, a pu être dénoncé », commente l’association qui affiche sa volonté de « continuer son combat ».
A l’occasion d’une table ronde organisée fin 2005, l’Assemblée nationale avait fait le point sur le sujet des risques liés aux antennes-relais (voir éditions du 9 décembre et du 13 décembre 2005).
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