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SAP n’est pas le roi du ROI

S’il est vrai que tout nouveau projet informatique ne peut être aujourd’hui accepté par une direction générale qu’à la condition que son ROI, ou retour sur investissement, apporte la preuve quantifiée qu’il sera bénéfique pour l’entreprise, alors les entreprises devraient se détourner définitivement des logiciels de SAP. Le cabinet d’études Nucleus Research, qui a interrogé 21 clients de l’éditeur allemand, a constaté en effet que 57 % d’entre eux sont toujours en attente de ce retour sur investissement, alors qu’ils utilisent ses applications, en moyenne, depuis près de trois ans.

Toujours d’après Nucleus Research, ce qui compromet en premier lieu la rentabilité des projets basés sur des logiciels SAP, c’est le coût des prestations de consulting : en moyenne plus de 3,6 millions de dollars par projet, pour un investissement total de 10 millions de dollars. En outre, l’installation du produit mobilise du personnel interne à l’entreprise, le service informatique bien sûr et du personnel issu des directions fonctionnelles, ces derniers étant requis pour modifier les processus métiers afin qu’ils se conforment à ceux programmés dans le logiciel. Ce qui est montré du doigt ici, c’est le caractère monolithique du PGI de SAP et ses faibles capacités de personnalisation.

Des bénéfices néanmoins

Après ce chapelet de griefs, l’étude note que les entreprises tirent néanmoins de nombreux bénéfices de leur PGI, en termes d’amélioration de la productivité, de réduction d’effectifs, d’une meilleure gestion ou d’un accès facilité à de l’information susceptible d’aider à la prise de décision. Des bénéfices qui les laissent espérer qu’elles rentabiliseront un jour leur investissement. Reste à savoir quand. Car si cela prend trop de temps, le risque est que le jour où le ROI sera atteint, le produit soit techniquement obsolète. Qu’il y ait, dans le cas de SAP, un retour sur investissement possible est, aux dires de Nucleus, une différence majeure avec d’autres domaines fonctionnels comme le CRM où des clients, de Siebel notamment, ont perdu tout espoir de cet ordre. Les produits de SAP ne seraient donc pas si mauvais que cela. Interrogé par Techweb, SAP a toutefois sévèrement critiqué cette étude, à commencer par la taille de l’échantillon – 21 entreprises alors que l’éditeur revendique plus de 19 000 clients – et sa composition : on y trouve à la fois de très larges déploiements et d’autres plus modestes, ce qui biaise les résultats.

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