Lors de la réunion annuelle des utilisateurs SAP, le patron de l’éditeur, Henning Kagermaan, commentant l’intention d’Oracle d’acquérir Peoplesoft, expliquait qu’il n’envisageait pas de procéder à des opérations de croissance externe. « Nous n’avons pas l’intention d’acheter des parts de marché », avait-il alors déclaré. Et de fait, s’il y a bien un éditeur qui semble épargné par l’actuel mouvement de concentration du marché des applications de gestion, c’est bien l’allemand SAP, tant sa suprématie dans ce domaine est incontestable. Ainsi, pour ce qui est des PGI, l’addition des parts de marché d’Oracle, de Peoplesoft et de JD Edwards reste-t-elle encore très inférieure à celle de SAP. Pourtant celui-ci vient de conclure un accord avec un de ses compatriotes, DCW Software, également éditeur de PGI, en vue de prendre dans un premier temps une participation de 5 % dans son capital, avant d’acquérir ultérieurement la totalité des parts. Cette opération est toutefois soumise à l’approbation des autorités antitrust allemandes. Comparé à SAP, DCW Software paraît bien modeste avec un chiffre d’affaires de près de 18 millions d’euros l’année dernière et plus de 900 clients répartis dans 29 pays.
Acquérir un savoir-faireEn quoi intéresse-t-il SAP ? Essentiellement pour son savoir-faire en matière d’applications de gestion destinées aux PME-PMI, et plus particulièrement les entreprises des secteurs de la distribution et de la logistique, ainsi que pour les compétences techniques (Java et C++) de ses employés. Il est vrai que les entreprises du midmarket font l’objet de toutes les attentions de la part des fournisseurs informatiques car elles sont désormais leur principal gisement de croissance. Reste à adopter une stratégie produit et commerciale idoine, susceptible de capter ce marché. Pour ce qui est de l’offre produit, SAP semble bien avoir renoncé à leur proposer ses propres applications, lesquelles ont effectivement été conçues pour les grands comptes. L’an dernier, l’éditeur a déjà acquis un éditeur israélien spécialiste de ce segment. A contrario, Oracle, par exemple, axe sa stratégie midmarket sur son produit phare, E-business Suite, dont il propose une version bridée (voir édition du 29 janvier 2003). L’avenir dira laquelle de ces deux approches s’avère la plus payante.
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