Scaleway, filiale du groupe Iliad, avance ses pions dans l’univers du cloud. Son credo :
délaisser l’aspect « revendeur de logiciels » pour se concentrer sur la « matière première ». Et viser deux clientèles : d’un côté, les développeurs ; de l’autre, les décideurs IT des grandes entreprises.
Les premiers ont été mis sur un piédestal à l’occasion du ScaleDay, qu’Online (société qui porte la marque Scaleway) organisait le 13 juin 2019 pour son 20e anniversaire. « Vous n’êtes plus au cœur du réacteur. Vous êtes le réacteur », leur a déclaré le directeur général délégué Arnaud de Bermingham.
S’est ensuivie une salve d’annonce techniques… et de promesses autour de l’«expérience développeur ».
La communication sur l’écosystème cloud de Scaleway se fait désormais sous la bannière Elements. Les ressources sont réparties entre cinq univers qui répondent à autant de besoins : calcul, stockage, réseau, Internet des objets et intelligence artificielle.
En l’état, Online « ne court pas derrière les géants américains ou asiatiques », comme le confie Arnaud de Bermingham. L’idée est de « devenir pointu dans des domaines ciblés et pourquoi pas, occasionnellement, d’être complémentaire avec les leaders ».
La compatibilité avec les standards du marché participe de cette stratégie. Elle vaut notamment pour le service de stockage objet, qui prend en charge Amazon S3.
Actuellement disponible dans les datacenters Scaleway de Paris et d’Amsterdam, l’offre évoluera au cours de l’été : toutes les données déposées seront marquées pour faciliter leur traitement.
Cette fonctionnalité permettra de faire le pont avec la solution d’archivage C14. Celle-ci est hébergée vingt-cinq mètres sous terre, dans un ancien abri antiatomique. Lequel se trouve dans le 15e arrondissement de la capitale, sous le bâtiment qui a accueilli le ScaleDay.
Les baies visibles ci-contre hébergent la solution C14. Elles sont assemblées en interne. Chacune pèse environ 1,6 t et contient 24 châssis de 56 disques de 10 To. Ces derniers sont fabriqués sur mesure par Seagate. Ils exploitent la technologie SMR (enregistrement perpendiculaire).
L’algorithme de C14 est conçu de telle sorte que seuls un ou deux disques fonctionnent simultanément. Ainsi la consommation d’une baie se limite-t-elle à 500 W.
Online exploite actuellement cinq datacenters. Quatre d’entre eux se trouvent en France. Le « petit dernier », ouvert à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) a récemment échappé à un incendie qui s’était déclaré à proximité.
La liste va s’allonger dans les prochaines semaines avec l’ouverture d’un datacenter à Varsovie (Pologne). L’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est sont dans le viseur à plus long terme.
Cette expansion reflète celle de la clientèle d’Online, majoritairement localisée hors de France.
Le site Internet Scaleway en est une autre illustration : priorité y est donnée à l’anglais. Y compris pour les pictogrammes représentant les quatre niveaux de développement des produits précédant la disponibilité générale : discovery (phase de définition du MVP), early access, private beta et public beta.
Dans la catégorie « discovery », on trouve actuellement un service de stockage en bloc, une architecture de réseau privé et un outil de déploiement d’algorithmes d’apprentissage automatique.
Ce dernier est positionné, au sein de l’univers Elements, dans la galaxie « AI » (intelligence artificielle). Il y côtoie des instances GPU sur base Nvidia Tesla P100 avec cœurs Xeon Gold 6148 et SSD NVMe. Une gamme architecturée autour de GPU Nvidia T4 est sur la feuille de route.
Les instances GPU sont également listées dans la galaxie « Compute » (calcul), cœur de l’offre Scaleway.
Dans cette gamme, l’une des nouveautés à venir pour 2019 sera la renaissance, en mode cloud, des serveurs dédiés Dedibox. On retrouvera des fonctionnalités propres à cette lignée qu’Online exploite depuis 2005, assorties de capacités d’automatisation venues du cloud (à l’image du pilotage des serveurs avec Terraform). Disponibilité générale prévue pour septembre, avec la possibilité de choisir la localisation des serveurs au niveau du datacenter.
Des instances spécialisées sont également dans les cartons. Entre autres pour le big data, avec jusqu’à 2,4 To de stockage local NVMe.
La partie « Compute », c’est aussi Kapsule, du nom d’un orchestrateur Kubernetes en bêta privée depuis mai. Il s’accompagne d’un registre de conteneurs.
Scaleway creuse, en parallèle, la tendance serverless. La promesse : concentrez-vous sur le développement, nous nous chargeons d’administrer l’infrastructure. Ou le DevOps sans avoir à gérer l’Ops, avec là aussi un alignement sur les standards du marché (compatibilité AWS Lambda).
Sur la partie stockage, on surveillera le lancement – attendu pour septembre – de l’offre de base de données « as a service » construite autour de PostgreSQL. Une préversion avec MySQL est annoncée pour la fin de l’année.
Dans l’Internet des objets, le produit d’appel se nomme IoT Station.
L’accès anticipé est pour l’heure limité à la première composante : IoT Hub, qui permet la connectivité sur protocole MQTT. Les deux autres (IoT Gateway et IoT Edge) ont pour objectif d’apporter aux objets connectés les capacités du cloud, à commencer par le service de stockage objet.
Des jonctions sont établies avec l’opérateur Jaguar Network, récemment acquis par Iliad. Elles sont d’ordre technologique, mais aussi commercial, avec un catalogue cloud commun pour la France.
DC4 : la carrière devenue datacenter |
Le « data bunker » situé sous le DC4 est un ancien vide de carrière, localisé entre deux couches de calcaire de 15 m d’épaisseur. Il a fallu plus d’un an de travaux pour étanchéifier le lieu (ciment + résine + carrelage hydrophobe) et renforcer la dalle avec des barres d’acier tendues entre les piliers de carrière. Équipé d’une chambre et d’une cuisine, le site peut faire office de poste de repli pour deux personnes pendant trois à quatre mois. Il dispose d’une dizaine d’heures d’autonomie sur batterie. Un groupe électrogène est installé au premier sous-sol du bâtiment en surface. Pour l’accès, un ascenseur a complété l’escalier à double révolution classé par la Commission du vieux Paris. Les systèmes de contrôle d’accès (cartes électroniques, lecteurs biométriques) sont fabriqués en interne. La vidéosurveillance (en vert sur la photo ci-dessous) est en analogique, sur du coaxial coupe-feu. |
Photo d’illustration principale © Scaleway
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